Dans un communiqué publié le 02 août 2016, WorldRemit, le fournisseur de services mobile et web de transfert d’argent à l’international, a dénoncé le blocage de ses activités au Nigeria, tout comme celles de plusieurs autres groupes opérant sur mobile et Internet. La Banque Centrale du Nigeria (CBN) a, en effet, restreint le marché du transfert d’argent à l’international. Seules les sociétés Western Union, Money Gram et Ria continuent leurs opérations. Dans un communiqué publié sur son site web, la Banque Centrale du Nigeria a fait comprendre que cette mesure visait à protéger le régime de change du pays, dans un contexte marqué par la crise de devises provoquée par la chute des cours du pétrole.
Isaac Okorafor, le directeur de la communication institutionnelle de la CBN, a expliqué que la décision de l’institution financière a été prise conformément à sa circulaire du 22 juillet 2016, relative à la vente des devises étrangères. Il a ajouté que la décision de la CBN est un avertissement « devenu nécessaire, en raison des activités de certains opérateurs de transfert d’argent internationaux non enregistrés dont les modes de fonctionnement sont préjudiciables à l’économie nigériane ».
Le Nigeria qui a besoin de devises étrangères, semble ne vouloir désormais sur son territoire que des entreprises physiques qui remettront la monnaie étrangère à leurs agents bancaires respectifs au Nigeria. Ceux-ci effectueront les paiements des bénéficiaires des transferts en monnaie locale tandis que les recettes en devises seront vendues aux opérateurs des bureaux de change qui les mettront ensuite à la disposition des personnes dans le besoin. Avec les transferts par mobile ou Internet, les autorités nigérianes considèrent que ces devises demeuraient entre les mains des opérateurs de transferts.
Ismail Ahmed (photo), le fondateur et président directeur général de WorldRemit, indigné par cette restriction du marché des transferts d’argent internationaux, l’a jugée « arbitraire, inexplicable et extrêmement préjudiciable à la diaspora nigériane qui compte sur des centaines de sociétés de transfert d’argent et banques, offrant du choix, de la commodité et des prix compétitifs ». Il a dénoncé le manque de « clarté sur les raisons de ce changement soudain » des autorités financières nigérianes.
D’après WorldRemit, ses correspondants au Nigeria ainsi que ceux des autres sociétés de transfert d’argent leur ont juste révélé, le 02 août 2016, que leurs opérations ne seront plus traitées. Une rupture de collaboration qui a obligé WorldRemit et les autres sociétés à suspendre leurs services vers le Nigeria.
Selon les données de la Banque Mondiale, un total de 21 milliards de dollars a été envoyé vers le Nigeria, en 2015, via les solutions de transfert d’argent à l’international.
Muriel Edjo (ECOFIN)
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