L’auteur de cette libre opinion qui suit, Cyr Adomayakpor Alban de la Meunière, dit avoir écrit une lettre au Général Eyadéma à sa résidence céleste et fait le compte rendu de l’audience qu’il lui aurait accordée
“Sachez que si fou vous me prîtes, cette folie ne put être de base commune ; mais si fou aliéné vous me prîtes, ce me semble honneur fait à ma résidence de fou pensant”
L’union indissoluble de l’âme et du corps est l’axe de la pensée chrétienne. Elle n’oppose pas l’esprit et la matière ; donc la vie et la mort. La vie c’est le temps. La mort c’est le passage du temps à l’éternité. Dans nos civilisations humaines et surtout africaines, on a coutume de dire que les morts ne sont pas morts ; le culte de ceux-ci est donc ancré dans les mœurs depuis la nuit des temps. Fut-ce par la raison de croyances vaudous, animistes, ou religieuses. François Mitterrand, le dernier des monarques français, au soir de sa vie ne peuplait-il pas de ses visites nombreuses à l’éclat crépusculaire l’horizon désordonné de Jean Guitton aux fins d’éclairer ses propres interrogations crut-il, de réponses définitives avant le « grand voyage » ; bien qu’au grand jour de sa vie il fut agnostique ; certain, que la religion n’était qu’ensemble d’absurdités ? Que l’immense référence philosophique en la matière consacrée ne sût, ou ne pût lui apporter plus d’éléments de certitude absolue relève d’un ensemble de mystères qui ont toujours hanté les intelligences les plus élevées.
Les hommes d’hier, d’aujourd’hui, et sans doute des lunes à venir, avec leurs cortèges de convictions, de certitudes affirmées, de doutes, ou de certitudes ébranlées ; Donc, de toutes sortes d’interrogations sur la mort, et de l’au-delà, et de ceux qui le peuplent ont toujours eu domaine de culte en la matière. Et puisque étant le fruit de ces arbres de traditions millénaires ou l’esprit c’est-à-dire quelque chose qui nous dépasse, et surpasse la mort n’engendre que des âmes conquises aux Destins liés. Plaît-il m’accorder un instant; de vous conduire dans le Prestige de l’imagination folle que de grandes intelligences historiques aimaient tant instruire les consciences; une fiction qui a pour personnage principal le Général Eyadema dont voici copie de la lettre que je lui envoyai a sa résidence céleste.
Monsieur le Président de la République, Mon Général
Depuis cette triste date du 05 février 2005 où vous fûtes à Dieu rappelé, tel un Baobab arraché à sa terre millénaire ; des échos intuitifs de votre mécontentement nous parviennent depuis l’esprit jusqu’à la matière. Parce que je suis convaincu que les morts ne sont pas morts et que donc vous n’êtes pas mort ! Que vous êtes resté un « vivant » de nos yeux invisible, mais si présent dans les cœurs, et qui nous parle au travers de signaux furtifs ; intuitifs, instinctifs, dans des rêves si troublants de sens que l’ajustement sur les réalités fût insaisissable à la matière devenue impure que nous sommes.
Devrais-je faire silence extérieur et attendre que la délibération de notre conduite se passe au plus profond de notre conscience en présence de Dieu seul ? Ce me semble roue libre vers une démission de ce que dut être la conscience morale et le respect de la morale de la conscience. Le nom de Dieu n’a-t-il pas été évoqué en préambule de notre constitution que vous connûtes ?
Ainsi dois-je à la morale de ma conscience de reconnaitre que ce qui fonde votre mécontentement, à nos intuitions parvenues, pût trouver ses raisons dans des principes auxquels vous fûtes profondément attaché ; à savoir : la cohésion nationale ; la solidarité ; la générosité ; la famille ; le sens du pardon. En somme des principes composés essentiellement de valeurs humaines. Quelle qu’ait été la dureté dont vous fîtes parfois preuve envers vos semblables, vous aviez toujours eu LE SENS DU PARDON au bout du compte. Quelles que fussent vos erreurs commises que je dusse reconnaitre par objectivité et honnêteté intellectuelle, elles sombrent dans les ombres des tiroirs de l’histoire. L’apostériorité de vos qualités qui remontent dans la mémoire collective justifie qu’elles fussent condamnées à la clémence des jugements portés. Vous qui connûtes alternativement amour et désamour ; louanges spontanées ou orchestrées, critiques silencieuses ou assumées de votre peuple ; comme tous les peuples envers leurs Princes. Je puis vous assurer Monsieur le Président du sentiment de regret de votre personne et de l’admiration dont beaucoup vous font domaine dans l’intimité de leur conscience et dans les dédicaces intimes de leurs hommages ! Quelle résurrection ! .
Dès l’annonce officielle de votre disparition ; le Destin du Pays venait de basculer … « vers l’inconnu ». Un vent d’une force foudroyante souffla sur la cité ; comme si, voulant arracher le pays du sol et l’emporter avec vous. Des portes se refermèrent derrière des ombres apeurées, Les rues se vidèrent de toute présence humaine civile ; de toute espèce d’êtres vivants chiens et chats ; rats et cafards d’ordinaire de sortie pour leurs festins nocturnes. Seule la grande Muette avec ses chars tapis dans l’ombre ne pouvait avoir rien à redouter de ce « vers l’inconnu ».
Permettez-moi Monsieur le Président de ne pas tenter d’ajuster flatterie à mes certitudes intimes pour croire que ce ne fût pas, un « vers l’inconnu » ! Mais plutôt vers un « l’inconnu » déjà « cerné » par des mains préemptées qui conçoivent, façonnent pour donner résidence du pouvoir à votre fils dans un système politico militaro ethnico dynastique.
Et voici votre fils Faure proclamé Président de la République. L’armée, et l’armée de tous ceux qui l’ont propulsé aux commandes de l’Etat. Belle aventure constitutionnelle et démocratique qui suscita de vives protestations et contestations violentes ; devant le risque élevé d’une guerre civile, tribale, des influences extérieures exigèrent l’organisation d’une élection présidentielle qui vit sans surprise l’élection contestée de votre fils Faure à la Présidence de la République. De la transparence rougie du sang versé de cette élection se superposèrent des centaines de corps troués de balles, d’autres, mutilés, de vos chers compatriotes.
Gaulliste vous fûtes, gaulliste je suis. Vous comprendrez et conviendrez avec moi que l’unité de la nation en aucun cas ne saurait être ainsi ébranlée ; et qu’aurions nous fait pendant que les Togolais s’entretuaient, si la nation était attaquée par un belligérant extérieur? L’UNION ET LE PARDON, LE RASSEMBLEMENT AUTOUR D’UN IDEAL TOGOLAIS doivent désormais être les contours d’une nouvelle façon de faire et de concevoir la Politique … qui devra trouver son apothéose dans une société plus humaine plus solidaire.
Dans le préambule de notre constitution, Dieu dont vous êtes devenu un des apôtres Ministre est évoqué ; vous qui fûtes Président durant votre vie terrestre, devrait interpeler toutes les consciences endormies sur la fragilité des « éphéméroptères » qu’après tout, nous sommes quelles que puissent être la puissance, les situations de pouvoir et les fortunes dont certains se glosent pour diminuer, rabaisser, briser, mépriser ceux qui sont précisément plus « faibles » et qui vivotent dans leurs destins de malheur.
Et puisque Dieu est évoqué en préambule de notre constitution, n’eût-il pas été souhaitable, et conséquemment inspiré que chaque action, chaque pratique fussent elles à des fins hautes dussent se représenter le tribunal de Dieu et se demander si le juge miséricordieux et terrible la justifierait?
Comment concevoir que les parties basses de la nature humaine c’est-à-dire l’égoïsme, l’envie, la jalousie, la NON PASSION DE L’AUTRE qui fait que l’infortune de l’un procure jouissance à l’autre, aient domaine aussi impériale ? Est-ce la revanche de l’esprit sur la matière quand la matière veut contraindre l’esprit ou prétendre se passer d’elle ?
Ces questions, le peuple se les posent, il se sent exclu. Puissiez vous, cela vérifier auprès de Mr de Voltaire que je cite : « Une République n’est point fondée sur la vertu ; certes ! Mais elle l’est sur l’ambition de chaque citoyen qui contient l’ambition des autres ». Eut-il fallu être Voltaire soi même pour comprendre qu’il s’agit bien là d’une idée d’ambition collective qui implique le rassemblement des citoyens autour d’une ambition commune d’un IDEAL TOGOLAIS ? Votre successeur qui n’est autre que votre fils Faure, à qui je veux ici, rendre un hommage très appuyé pour avoir maintenu la paix et la stabilité dans le Pays, et qui fait du mieux qu’il peut pour le développement économique a été réélu le 25 avril dernier pour un 3ème Mandat qui se veut à juste titre social , tant les problèmes de santé , de l’école, des retraites, des logements sociaux sont considérables. Le président Faure pour qui, la tâche n’est point aisée, avait fait le constat, je le cite : « qu’une minorité avait fait main basse sur les biens de la Nation ».
Mon général ! De cette minorité vociférée qui se substitue au ciment intérieur de solidarité ; cette communauté d’obéissance et de soumission à la cupidité et à la luxure ; cette communauté de copains et de coquins planqués dans les antichambres de la République, rampant dans les galeries souterraines des commissions et rétro commissions ; Certains, à la tête des sociétés d’Etat depuis « Mille Ans » ; d’autres dans les boyaux de l’administration ; on sent leurs effluves fétides à travers les pompes et cuves des stations d’essence ; dans les sous sols de grands établissements qui ont, ou pas pignon sur rue ; hôtels ; sociétés de travaux publics ; marchés octroyés pour services rendus! Ça confie le magot entre les mains invisibles des fantômes de la finance pour des destinations inconnues, des prédicateurs suceurs de malheur ; plus il y a la misère, plus ils sont riches ! Même le football est touché depuis sa fédération jusqu’aux vestiaires encrassés des stades et j’en passe.
Y’en a partout ! Mon Général ! La République est assiégée, cernée ! Il s’agit ni plus ni moins, d’un coup d’état économique dans lequel tout ce beau monde s’est érigé en une ARISTOCRATIE financière. Fruit d’orgies économiques d’intérêts croisés, de délit d’initiés entre rats, et cafards, soutenus, conseillés par des tireurs de ficelle d’ombre aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur.
Cette aristocratie au corps gras ; si grasse du gras qu’elle arrache des viscères du peuple ! Cette aristocratie sans particule ni sang bleu ! Cette communauté d’arsouilles comme dirait le Général de Gaulle qui se gavent, telle des oies des délices du pouvoir et de luxure ; abandonnant au seul Président Faure, à son gouvernement, et à quelques conseillers qui eux, se font une haute idée du service de l’Etat et de l’intérêt général, les difficultés des grandes tâches. Cette aristocratie est EXCLUSIVE ; SECTAIRE ; ETHNO-CLANIQUE et EXPLOSE de sa morgue la plus souveraine pour impressionner, semer embrouilles et organiser des vadrouilles judiciaires au destin de quenouille. Elle colporte, elle suppute, ampute, ankylose, décompose ; traque ; matraque tout ce qui pourrait contrarier ses intérêts. C’est l’incarnation presque physique du diable ; c’est « l’odéon » des coups tordus : diviser pour mieux régner afin d’éloigner du Président Faure, ceux, en qui ils voient une intelligence mille fois supérieure à la leur malgré leurs diplômes de Plomb et leurs prétendues réussites. Puissiez vous quelque chose faire mon Général ?
Permettez que je lève mon verre à l’éternité de votre souvenir toujours vivace dans les cœurs avec une pensée émue du peuple à votre endroit. Puissiez vous mon Général, à Dieu transmettre, de même qu’à nos chers disparus l’expression de nos prières implorées, pour qu’ils conjurent le triste sort de tous ceux à qui la vie fait des misères .Et pour finir mon Général, Plait-il ? M’accorder une ultime faveur ? Qui serait d’intercéder auprès de votre fils le Président Faure de bien vouloir faire grâce à son frère Kpatcha. Votre fils, en effet est détenu à la prison civile de Lomé pour avoir été condamné pour 20 ans dans une affaire d’atteinte à la sureté de l’Etat. Ainsi que ses compagnons d’infortune parmi lesquels votre neveu Esso. La famille pour vous c’était SACREE ! Me disait le ministre Malou quelque temps avant sa mort. Elle doit le DEMEURER quoiqu’il advienne. Quelles qu’aient été la gravité des faits qui leur sont reprochés, il n’y a pas difficulté si insurmontable que ce fût dès lors qu’il y a repentance, la volonté d’apaisement, et le sens du pardon ?
Et c’est avec UN SENTIMENT DU CŒUR ARRACHE A VIF Mon Général que je pense à mon frère Pascal BODJONA ancien Directeur de Cabinet de votre fils. Ministre de l’administration territoriale, porte parole du gouvernement; acteur considérable dans le dialogue inter togolais pour la « décrispation » politique ; homme d’une générosité de cœur à faire pâlir d’envie même la charité, c’était un de vos intimes les plus fidèles et dévoués ; il est également, actuellement, détenu à la prison civile de Tsévié pour une affaire des plus abracadabrantesque … ! Où des mains d’ombre furent à l’œuvre. Je suis allé lui rendre visite mon Général, j’ai été impressionné de voir un homme d’une force tranquille ; sans haine, un homme qui n’a eu que des mots de tendresse à l’endroit son frère Faure, avec une sincérité si intacte que j’en ai pleuré ! Oui mon Général j’ai pleuré ; pas devant lui ! Mais sur le chemin du retour dans l’intimité de mon être déchiré, par la tristesse et l’incompréhension. Faure et Pascal sont des frères qui doivent se retrouver pour se serrer les coudes et avancer dans la même direction, Faure et Pascal ne sont pas des ENNEMIS NATURELS ce sont des hommes qui les ont séparés. C’est le « mal togolais » dans son œuvre la plus basse.
Le voyage vers la résidence céleste du Général
Suite à la lettre que je lui envoyai dont j’ai, en avant propos, montré copie, je reçus à quelque temps de là, par des signaux indomptables, un message des plus canoniques m’informant d’une audience qui me sera accordée à une certaine heure 13 !
Dans un premier temps, je tombai des nues, quelle divine surprise ? Je commençai à me figurer l’image, le visage du Général de son vivant, je ne l’avais pour ainsi dire jamais vu ! Comment l’audience en tant que telle allait elle se dérouler ? Si tant est que, quand on songe au peu que l’on sait de ceux qu’on croit connaître pour les avoir fréquentés, on est pris de peur à l’idée de l’ignorance où l’on demeure de celui avec lequel on a séparément vécu. Subitement, il me souvient ceci « une certaine heure 13 » ! Bon Dieu ! Mais !
De quelle date ? De quelle année ? Et par quel moyen fantastique arriverais-je en lieu et place ? Rien, n’en sais je ! A moins que je dusse faire un acte suicidaire par moi commis ? Me voilà pris d’inquiétude pris de peur, cette peur qui devint bleue, si bleue qu’elle vira en une panique indescriptible. Mon corps se glaça, se figea, tout mon être s’inonda de frissons qui me déchirèrent la peau ; qu’eut-il fallu que je fisse ? Etais-je devenu l’auteur « aliéné » de ma propre destruction programmée. Je fermai les yeux, l’intérieur sombre de mes paupières se transforma en écran géant sur lequel je vis défiler ma vie ; toute ma vie ; et des séquences dont je n’avais aucun souvenir, mais qui me donnèrent une impression de « déjà vu ». S’agirait-il d’épisodes d’une vie antérieure ? Je vis aussi ce qui m’apparut comme une sorte de rétrospective des mes actes répréhensibles, mon corps se disloqua ; un autre moi y est éjecté puis propulsé dans une sorte de « tunnel » de lumière avec une fulgurance inouïe au bout duquel je découvre un espace d’une immensité infinie.
Je ne sens plus aucune pesanteur corporelle, je flotte, je vole ; je monte plus haut, toujours plus haut j’éprouve une sensation EXTRAORDINAIRE de liberté ; dans un univers de silence absolu. Soudain, j’aperçus venant à ma rencontre des formes ailées que j’avais peine à distinguer ; à mesure qu’elles se rapprochaient de moi, je compris qu’il s’agissait ni plus ni moins que de silhouettes humaines d’une blancheur presque transparente venues m’accueillir. Est-ce bien cela que nous appelons des esprits dans nos civilisations terrestres ? J’ai voulu parler aucun son n’intervient ; aussi instantané que cela put l’être je me retrouvai communiquant dans un « langage », sans mots ni son. Dans l’outre Monde le son et la parole n’existent pas. ON NE PARLE PAS ! ON SE DEVINE !
Je ne flotte plus ; je ne vole plus ; je marche sur l’air ; toujours accompagné de ses formes ailées de plus en plus nombreuses. Une armée de silhouettes transparentes qui battent des ailes pour nous frayer un passage à travers un amoncellement de nuages aux dimensions telles, qu’elles dussent dépasser tout paramètre de calcul consacré dans le monde terrestre. Puis vint une sorte de zone d’obscuration si noire d’où provenait une chaleur d’une intensité telle qu’on eut pu penser à un four nucléaire ; au moment où me vint à l’idée le passage de la bible concernant les flammes de l’enfer, mes « accompagnateurs » me font comprendre que cette zone dite « trou noir » est le siège de l’enfer et comme nous n’en primes pas la direction, rassuré fus-je que le Général n’y trouva résidence. Ceux des nôtres en aucun cas engloutis…! Le contraire eût été inimaginable bon Dieu. Nous voici enfin arrivés dans le Royaume de Dieu un panoramique si lumineux que l’infinitude de son horizon eut figé toute imagination même la plus fertile et débordant. Je fus introduit dans une chapelle à ciel ouvert une grande silhouette apparait : C’EST LE GENERAL EYADEMA en personne suivi d’une délégation d’ombres que j’ai peine à distinguer…
L’audience
Tout de blanc vêtu, le Général paraissait avoir rajeuni. Quel ne fût ma surprise de le voir aussi simplement et modestement paré de ce tissu qui semblait être la tenue de tous les résidents célestes. A sa droite : Sylvanus OLYMPIO, Nicolas GRUNITZKY, Kléber DADJO, Bob AKITANI. A sa gauche Mama N’danida, suivis des frères du Général : Koromsa et Kabissa ; Yaya Malou, Antoine Bodjona, mon père Alfred Adomayakpor, Paulin Freitas, le Colonel Assila, le Colonel Koffi Congo, Maître O’ccansey, Tavio Amorin, de ses fils Ernest et Serge. L’audience se déroula sous une sorte de tente faite de bois et de rameaux en « langage » des esprits c’est-à-dire par une sorte de transmission de pensée ; ou si vous préférez par télépathie dont voici la retranscription en langage terrestre et par occurrence, en français.
Le Général Eyadéma : Mon cher ami ; comment ça va ? – le voyage s’est bien passé ? J’ai bien pris note de la lettre que vous m’avez envoyée. Je vous en remercie. Dorénavant qu’ils sachent tous que j’en ferai mon affaire personnelle.
Moi : Oui mon général ! Et vous ?
Le Général : « Comme vous pouvez le constater mon cher ami, n’est-ce pas, je vais bien ; quelles que soient les circonstances et quoiqu’il arrive un coup isolé n’arrête jamais le combat n’est ce pas ? Comment s’est passé votre voyage » ?
Moi : il s’est bien passé mon Général je n’ai pas eu le temps de réaliser, tout a été si vite ; sauf au moment du passage de la zone du « trou noir » qui m’a ……
– il me coupe d’un ton sec ! – et me dis : « ce passage, mon cher ami c’est la porte de l’enfer ; n’est-ce pas ? Faudra dire à mes chers compatriotes que Eyadema n’est pas en enfer ; en dépit de tout ce qu’on pouvait lui reprocher il était un homme de cœur qui a su faire n’est ce pas, la paix avec sa conscience en demandant pardon à Dieu de le laver de ses péchés ; Et cela Eyadema l’a fait depuis votre bas Monde dans le secret de son intimité profonde. Il faut savoir reconnaitre ses propres erreurs pour les confesser à Dieu et demander sa miséricorde ; avoir soi même le SENS DU PARDON envers son prochain avant d’espérer celui de Dieu ; n’est-ce pas ? Que mes chers compatriotes que j’ai pu blesser me pardonnent »
C’est toujours le Général qui parle : Mon cher ami – me fit-il – puis il fait un geste en direction de ses compagnons célestes- Ici nous vivons dans une union d’amour ; n’est ce pas ? Il se tourne vers Sylvanus OLYMPIO : cher frère lui dit-il : toi et moi on s’est pardonné n’est ce pas ?
OLYMPIO, auréolé de son prestige de père de l’indépendance ravi que son frère lui passe – un temps soit peu- « la parole », lui renvoie un signe approbateur plein de tendresse et de pardon et me dit : mon enfant regarde nous bien ; nous sommes unis et rassemblés, dans la paix de Dieu. Ton papa ici présent peut te le confirmer, mon frère Eyadema sait ce qu’ils m’ont fait ! J’ai reconnu ces erreurs, par nous commises qui ont pu mettre le feu aux poudres regarde nous, mon enfant nous sommes unis ; on est tous rassemblé autour de Dieu dans une mission commune ; L’AMOUR ; LA PAIX, LA CHARITE, LE SENS DU PARDON. – Le Général reprend la « parole ».
Que devient le Togo mon cher ami ?
Moi : Clopin-clopant mon Général ; avec des hauts et des bas.
Le Général – Ca veut dire quoi ça ! Clopin-clopant ? Quels sont les hauts ? Quels sont les bas !!!
Moi : Mon Général dans les « hauts » on doit mettre à l’actif du Président Faure la paix et une certaine stabilité politique ; le Togo présente une suite de bouleversements démocratiques encourageants sous son impulsion. Il a également engagé la modernisation des structures économiques et des infrastructures du Pays ; et une politique extérieure appréciable ; le Togo va organiser prochainement une grande conférence sur la sécurité maritime. Des regards seront sur notre Pays, ainsi posés ! Puissiez-vous de vos prières éclairer les lanternes et les profondeurs des océans avec effet que succès en jaillisse !
Le Général : Je ne trouve pas d’inconvénients ! Moi-même j’avais eu en l’an 2000 à organiser un sommet de cette envergure qui avait consacré la mutation de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) en Union Africaine (UA). Ce ne serait pas facile et chaque minute est précieuse pour parfaire l’organisation avant terme.
Le Général : Quels sont les « Bas » ?
Moi : Mon Général, c’est Le risque d’une dislocation sociale. Un examen approfondi de la situation révèle une cohésion relâchée du ciment de solidarité lequel amoncelle des explosifs de dislocation sociale, car l’écart entre le peuple et une élite « de soie naturelle » et cette minorité de copains et de coquins – dénoncée par votre propre fils – qui a fait main basse sur les biens de la Nation, atteinte d’une forme de « sida » moral qui s’obstine, échine courbée à vouloir sodomiser et la Nation tout entière avec ses valeurs républicaines sans lesquelles il n’y a pas de vraie démocratie, et le peuple pour souiller non pas sa vie mais la dignité de sa vie se creuse de façon dangereuse. Souvenez-vous mon Général de la révolution Française ! L’augmentation du prix du pain a été la goûte d’eau qui fit déborder le vase populaire !
Le Général : C’est ça ! À combien est le prix du maïs actuellement ? -Je lui dis que le prix du maïs varie selon, entre 600F et 650F. Le seuil du tolérable fit atteint quelques semaines après votre disparition avec le bol de maïs qui fut vendu au prix record de 2000F Cfa. Il était comme furieux- tel un volcan en éruption!-
Le Général : de mon temps le gouvernement avait toujours « quelles qu’en soient les circonstances » et « quoiqu’il arrive » ; n’est-ce pas, maintenu le prix du maïs entre 300 à 350F CFA ? – Je sens une émotion particulière qui saisit ses compagnons ; Mama N’DANIDA s’en montra interloquée ; je lui fis remarqué que les prix ne peuvent tout de même pas restés figés à travers le temps ! Et que la vie est devenue tellement chère qu’elle est invivable pour le Togolais « d’en bas » ; sauf pour ceux « d’en haut » ! Toujours les mêmes (….)
Le Général : dites leur bien ceci ! Je sais ; je vois ; tout ce qui se passe (….) les tabous atomisés ! Les interdis consommés ! Certains de mes plus fidèles amis qui trompent mon fils, et l’éloignent de ses consanguins et de ceux qui l’aiment sincèrement ! Quand le chat n’est pas là les souris dansent ! N’est-ce pas ? Ça veut dire quoi ça ? La récréation est terminée ! Où est BARQUE ? Fulmina-t-il ?
Je réponds qu’il est toujours là comme conseiller ministre et que, peut être, il s’est assoupi à force d’avoir rendu depuis mille ans d’incalculables services à l’Etat !
Le Général : il n’est toujours pas parti à la retraite ?
Moi : Non mon Général ; c’est à croire qu’il est assimilé à la quintessence même de l’Etat ; ROUSSEAU ET MONTESQUIEU eussent été insignifiants en face d’une telle sommité intellectuelle et tout homme qui s’est « fait » tout seul à la force de son poignet ; déconsidéré ! Après tout il n’est pas le seul dans ce cas mon Général. Et l’armée ? Me questionna t il ? -Je fis silence-
Le Général : où sont tous les autres ? Mes Chers amis ?
Moi : endormis dans la nuit de leurs acquis mon Général ! Vous disiez « qu’après nous ce ne sera pas le déluge » n’est ce pas mon Général ? Mais il se trouve que sans vous cela y ressemble fortement sur quelques points précis à savoir cette propension de quelques « grenouilles » qui voudraient se faire bœuf.
Le Général : Mais c’est un « coup d’Etat » ! –
Moi : Non mon Général c’est le passage de l’éphémère vers le réel dont le destin tisse sa toile chemin faisant vers un IDEAL TOGOLAIS qui trouvera son apogée dans un rassemblement pour un IDEAL TOGOLAIS (RPIT) autour du Président de la République si tant est qu’il en fut intéressé ; et de tous les esprits libérés de toutes contingences partisanes. « Quelles qu’en soient les circonstances, et quoiqu’il arrive » comme vous aviez coutume de dire mon Général, nous n’abdiquerons pas devant la nécessité de cette grande ambition au grand jamais. Car « un coup isolé, n’arrête jamais le combat » N’EST-CE PAS MON Général ?
Le Général: Ecoutez ; Cher ami je vous donne toute ma bénédiction, et dites leur bien ceci : j’ai moi-même été un militaire n’est ce pas ? Dites leur que je sais maintenant que l’armée ne doit pas se mêler de politique ; et que même, l’armée la plus puissante qui soit, peut tuer, arrêter autant de personnes qu’elle voudra mais ne peut COMBATTRE LES AMES INVISIBLES D’UN PEUPLE REVOLTE. Dites à mon fils qu’il est urgent de rassembler son peuple autour de lui ; de chercher quoiqu’il arrive à ne pas se couper de lui, de se débarrasser de tout ce qui peut engendrer les divisions entre les Togolais et de tout ce qui peut susciter ses aigreurs au demeurant légitimes. Dites lui que je veille sur lui et sur le peuple togolais à qui je demande pardon pour certaines injustices subies ; et à qui j’adresse mes prières les plus inspirées. Dites lui aussi ; et ceci est un message personnel que je lui demande instamment de ressouder les liens familiaux distendus ; de faire acte de clémence envers ses frères qui sont détenus ; Kpatcha , Pascal, mon neveu Esso, et tous les autres ; y compris tous les détenus de droit commun qui arrivent en fin de peine, sans oublier tous ceux qui sont confondus dans l’affaire des incendies des marchés de Lomé et de Kara
« Essozimna ! Fais-le pour moi ton père GNASSINGBE EYADEMA ». Fit le Général en joignant ses mains invisibles.
L’audience prit fin. Le Général sachant que je tenais à voir Dieu et toutes mes références en matière philosophique, littéraire, politique ; m’organisa un banquet des plus mémorables où fut servi de la sauce Kodoyo à la biche fumée avec la pate de mil ! Quel ne fut pas mon bonheur d’être entouré de Dieu ; de Jésus, de Mahomet, de Jean Paul II, de mon cher papa Alfred, de ses amis Nasr, d’Antoine Bodjona, de de Gaulle, Marlraux, Rousseau, Voltaire, Montesquieu, Michel Ange, Louis XIV, Talleyrand et Nicolas… Machiavel bien sûr !
Mes chers amis citoyennes et citoyens d’Etat, au travers de cette fiction il incombe à chacun d’entre vous, d’en tirer quelque intérêt de réflexion pour le dépôt commun d’une certaine idée de la fraternité ; du sens absolu du pardon ; de l’esprit de réconciliation et du rassemblement autour d’un idéal commun.
Permettez-moi de Lever mon verre à la mémoire du Général Eyadéma et de nos chers disparus qui vous transmettent leurs salutations depuis leurs résidences des cieux. Ils ne sont pas MORTS, Ils sont juste dans une autre « DIMENSION » ILS VEILLENT SUR NOUS, ET NOUS REGARDENT. /.
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