Bujumbura (Burundi) – Le gouvernement du Burundi a demandé officiellement à la Belgique d’extrader vers Bujumbura un opposant burundais en exil, interpellé à Bruxelles, a appris l’AFP de source officielle vendredi.
Alexis Sinduhije, président du parti Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD) et l’un des plus farouches opposants au président burundais Pierre Nkurunziza, a été interpellé jeudi matin à l’aéroport de Bruxelles où il était en transit vers l’Italie, en provenance de N’Djamena, a annoncé à l’AFP son avocat.
Nous remercions la Belgique d’avoir déjà procédé à l’arrestation d’Alexis Sinduhije hier, le gouvernement demande maintenant son extradition pour qu’il réponde de ses actes, a annoncé à l’AFP Daniel Kabuto, porte-parole du ministère burundais des Relations extérieures.
Il est poursuivi pour des atteintes graves au code pénal, dont l’organisation d’un mouvement insurrectionnel, a-t-il précisé.
Selon le porte-parole du parquet belge, Gilles Blondeau, cité vendredi par l’agence Belga, la Belgique écarte l’idée de son extradition car il n’y a pas d’accord d’extradition avec le Burundi.
Le gouvernement du Burundi considère M. Sinduhije comme le responsable de violences qui ont opposé début mars à Bujumbura, la police à des centaines de ses militants, les plus violents affrontements survenus dans la capitale burundaise depuis la fin de la guerre civile en 2006.
Quelque 70 militants de son parti avaient alors été arrêtés.
La tension est montée d’un cran au Burundi, qui se prépare à organiser des élections générales en 2015. Le Conseil de sécurité de l’Onu a adressé dernièrement une sévère mise en garde au pouvoir burundais, en l’appelant à ouvrir l’espace politique.
Son avocat, Me Bernard Maingain, joint par téléphone en Belgique vendredi, assure que son client n’a pas encore été notifié officiellement de la demande d’extradition. Il est en revanche sous le coup d’un ordre de refoulement depuis jeudi à midi.
Nous allons introduire un recours d’urgence pour sa suspension et nous demandons aux autorités belges d’avoir le courage de l’annuler, a-t-il dit.
Mon client a un visa Schengen d’une validité de trois ans et délivré par la France. C’est inadmissible qu’il soit traité de cette manière, a-t-il ajouté.
AFP
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