Dans son face à face avec la coalition Arc-en-ciel et le CST, le pouvoir UNIR vient de recevoir un renfort non négligeable. Un parti extraparlementaire, la CPP, vient de demander que les réformes constitutionnelles et institutionnelles se fassent à l’Assemblée nationale.
« La meilleure solution est d’aller discuter » des réformes institutionnelles et constitutionnelles par l’Assemblée nationale, a annoncé Francis Ekon, président de la Convergence patriotique panafricaine (CPP) ce matin sur Radio Victoire FM.
Cette déclaration est faite alors que la question du cadre de discussion fait débat dans la classe politique. Le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, et sa majorité veulent des discussions à l’Assemblée nationale, alors que le Collectif Sauvons le Togo, l’ANC, et la Coalition Arc-en-ciel souhaitent un dialogue intertogolais, peut-être dans le cadre du CPDC-Rénové, avec un accord validé par l’Assemblée nationale.
La position de la CPP est antérieure à ce que le Chef de l’Etat a dit et nous l’avons exprimé avant les élections législatives. Puisque nous n’arrivons pas à nous mettre d’accord sur un cadre et que nous avons mis près de 7 ans à discuter du cadre et que l’on a finalement jamais trouvé un accord, la solution la meilleure est d’aller discuter à l’Assemblée où siègent des partis qui ont été désignés par le peuple
, a souligné M. Ekon.
La CPP est un parti très proche de l’ancien Premier ministre Edem Kodjo, qui en est d’ailleurs le Président d’honneur inavoué. Et Edem Kodjo est ministre-conseiller politique du chef de l’Etat Faure Gnassingbé, en plus d’avoir une fondation financée par l’Etat togolais.
En principe les dites réformes constitutionnelles et institutionnelles sont des recommandations de l’Accord politique global (APG) d’août 2006.
Les parties prenantes au Dialogue national engagent le Gouvernement à étudier les propositions de révision constitutionnelle, notamment : le régime politique, la nomination et les prérogatives du Premier ministre, les conditions d’éligibilité du Président de la République, la durée du mandat présidentiel, l’institution d’un Sénat, la Réforme de la Cour Constitutionnelle, selon le point 3.2 de l’APG.
Mais chacune des parties signataires de l’APG regarde midi à sa porte, et les interprétations divergent selon les intérêts du moment. Fort de son écrasante majorité au parlement où les députés votent de façon « mécanique« , l’UNIR ne voit pas de raison de mener des discussions en dehors de l’Assemblée nationale, qui lui seraient forcément défavorables. Il y a un réel blocage sur le sujet, et on risque fort de ne pas entreprendre les réformes avant la présidentielle 2015. C’était ainsi depuis fin 2007.
En réalités ces propositions de portée générale de l’APG, sont rendues caduques par la victoire écrasante du RPT aux législatives d’octobre 2007. Une victoire que le parti UNIR, issu de la dissolution du RPT, a maintenu et renforcé. Cette réalité a changé le rapport des forces. Dans l’esprit de l’APG- selon l’illusion des signataires membres de l’opposition, une victoire de l’opposition devrait conduire les vainqueurs à diriger le pays avec consensus. Le pouvoir en place depuis 45 ans pense qu’il n’est pas question de valider une situation que les urnes ont légitimée. D’où l’idée de faire des réformes pour ne rien changer et renforcer la perpétuation du pouvoir des Gnassingbé.
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