Rien ne va plus entre le géant français et l’Etat du Niger depuis plusieurs mois. Après un conseil d’administration le 3 décembre 2024, Orano constate dans un communiqué «la perte du contrôle opérationnel de la SOMAÏR, sa filiale du Niger». Vu les blocages organisés par l’Etat, l’entreprise déclare n’avoir d’issue que le recours aux juridictions compétentes.
Dans un communiqué, le numéro 1 français de l’uranium décline les faits qui témoignent de la prise de contrôle opérationnel de la SOMAÏR par l’Etat, actionnaire minoritaire. Selon les textes, c’est en principe l’actionnaire majoritaire Orano qui assume ce contrôle opérationnel.
Les décisions prises en conseil d’administration ne sont plus appliquées. Par exemple, la décision du Conseil d’administration de suspendre les dépenses liées aux activités de production pour prioriser le paiement des salaires et de préserver l’intégrité de l’outil industriel est volontairement empêchée». Orano note pourtant que « les dépenses de production qui se poursuivent sur le site dégradent chaque jour davantage la situation financière de la société ».
L’actionnaire minoritaire «refuse toujours d’exporter la production», alors que végète sur le site un stock de plus de 1000 tonnes d’uranium, soit environ 200 millions d’Euros.
Le gouvernement du Niger s’oppose toujours au transport du produit par le Bénin, par le refus de sa frontière avec son voisin. De même, l’Etat du Niger s’oppose également au transport aérien de l’uranium en Namibie.
De guerre lasse, Orano entend défendre ses droits auprès des instances compétentes.
La situation se dégrade depuis plusieurs mois entre les deux parties, et elle n’est pas étrangère au contexte du pourrissement politique des relations entre Niamey et Paris, à la suite putsch contre le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum.
Niamey qui a dénoncé l’accord de défense entre les deux pays et obtenu le départ des soldats français, continue à poursuivre de sa vindicte la France. Les nouvelles autorités ont ainsi retiré à Orano le permis d’exploitation d’un des plus grands gisements au monde, celui d’Imouraren, avec des réserves estimées à 200 000 tonnes.
Reste à savoir comment le gouvernement du Niger, qui a un besoin crucial de liquidités, compte régler cet épineux conflit.
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