Le Collectif des propriétaires terriens, la Ligue des consommateurs du Togo (LCT) et l’association « Les sept collines » ont dénoncé le projet d’accaparement de terres cultivables par l’Etat togolais dans les communes Ogou II et IV
« Dans les communes Ogou II et IV, riveraines du fleuve Mono qui abrite le Barrage de Nangbéto, 20.579 hectares de terres convoitées par des exploitants agricoles et des investisseurs étrangers sont en train d’être immatriculés à tort comme étant propriétés de l’Etat togolais », a fait savoir le président de la LCT, Sogadji Emmanuel, dans une déclaration lue au nom des propriétaires terriens.
Dans cette déclaration, ces propriétaires terriens s’insurgent contre le processus enclenché par le ministre en charge de l’Administration territoriale et des Collectivités locales ayant abouti aux réquisitions du Conservateur de la propriété foncière, Directeur des affaires cadastrales et domaniales, visant l’enregistrement des domaines convoités dans le patrimoine de l’Etat. « Cette superficie englobe plus de 50 villages qui seraient rayés de la carte du Togo », ont-ils précisé. A en croire le président de la LCT, pour justifier sa démarche le gouvernement prend prétexte du décret 84-171 du 25 septembre 1984 autorisant et déclarant d’utilité publique l’aménagement hydroélectrique de Nangbéto sur le fleuve Mono qui délimite la zone de la retenue du Barrage de Nangbéto. Or d’après M. Sogadji, dès la réception de ces récépissés, les collectivités des communes Ogou II et IV, « indignées et préoccupées », avaient formulé une opposition auprès du Conservateur de la propriété foncière.
Il se dit que pour réaliser le réservoir du Barrage de Nangbéto, nombre de collectivités avaient déjà été déplacées contre leur gré et recasées dans des « conditions scandaleuses » par le gouvernement sur les sites qu’elles occupent actuellement. Aussi, ces collectivités ne comprennent-elles pas aujourd’hui pour quelles raisons on cherche encore à les déplacer.
Les propriétaires terriens comptent engager des actions légales pour rentrer dans leurs droits. « Nous ne voulons pas qu’on s’accapare cette fois encore de nos terres nourricières et ancestrales, pour les brader à des sociétés qui n’ont qu’un but : mettre la main sur l’agriculture togolaise et de facto mettre à mal notre souveraineté alimentaire », ont-ils dit. Ces propriétaires terriens appellen l’Etat à étudier toutes les mesures en vue de compenser les « lourds impacts négatifs » sur leurs terres.
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