La rébellion casamançaise apporte son soutien à Yahya Jammeh et menace le gouvernement sénégalais de répresailles en cas d’intervention militaire en Gambie.
Yahya Jammeh n’est plus seul au monde. Politiquement isolé depuis son rejet brutal des résultats de la présidentielle, le sergent-président gambien a reçu le soutien du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC), une de ses vieilles amitiés.
Dans un communiqué signé de son chef en exil à Banjul, Mamadou Nkrumah Sane, le MFDC et Attika « mettent en garde et avertissent le Sénégal de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures de la République de Gambie et de laisser les Gambiens seuls, régler leurs problèmes électoraux par la voix pacifique du dialogue».
Le MFDC est un mouvement irrédentiste en conflit armé avec le Sénégal et réclame depuis 1981 l’indépendance de la Casamance, une région de climat tropical du Sénégal, zone touristique par excellence, isolé du reste du pays par la Gambie. La Casamance est majoritairement peuplée de Dioulas, ethnie également présente en Gambie et dont est membre Yahya Jammeh.
Mamadou Nkrumah Sane tire déjà sur la fibre ethnique dans le but inavoué de réveiller les vieux démons de a guerre tribale. Il juge que« le Sénégal doit également cesser ses appels de haine ethnique contre les Diola de Gambie et contre le MFDC en particulier dans lesquels, il entraîne et incite certains Gambiens d’ethnie Mandingues à s’en prendre particulièrement aux Diola».
Jammeh a déposé un recours devant la Cour Supême
Le Sénégal a disposé une force constitué d’un commando spécial pour intervenir en Gambie au cas où le président Yahya Jammeh maintiendrait son refus de quitter le pouvoir à l’issue de sa défaite à la présidentielle du 1er décembre dernier. Certes, le Sénégal a bien l’ambition d’en finir avec l’irrédentisme d’une rébellion casamançaise résiduelle en boutant hors du pouvoir Yahya Jammeh, leur dernier soutien dans la région.
Le statu quo demeure à Banjul. Le parti au pouvoir a déposé un recours devant la Cour suprême pour annulation du scrutin alléguant que plusieurs milliers de ses partisans avaient été empêchés de voter. Il y a un écart de 19.000 voix entre le vainqueur Adama Barrow et le président sortant.
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