Islam Karimov est décédé ce vendredi après plus 25 ans à la tête de son pays qu’il dirigea d’une main de fer. C’est l’un derniers dictateurs en exercice en Europe qui compte également entre Alexandre Loukatchenko de Biolorussie ainsi que Vladmir Poutine.
Le président de l’Ouzbékistan Islam Karimov est décédé ce 2 septembre à l’âge de 78 ans, selon une dépêche de l’AFP. Il était l’un des dictateurs sur un continent que beaucoup pourraient penser entièrement démocrate. Il a régné sans partage sur l’Ouzbékistan pendant plus d’un quart de siècle, au prix de méthodes autoritaires décriées. Il a toujours fait valoir que son contrôle quasi total des instances du pouvoir était vital pour la sécurité et la modernisation de son pays. En revanche, ses détracteurs et les ONG internationales ont toujours dénoncé un régime brutal et l’étouffement de toute forme d’opposition dans cette nation de 30 millions d’habitants.
Elections frauduleuses et massacres en tout genre
Né le 30 janvier 1938 à Samarcande, au cœur de la route de la Soie, Islam Karimov a grandi dans un orphelinat avant de poursuivre des études en mécanique puis en économie. Il a gravi tous les échelons du Parti communiste pendant l’ère de l’URSS, jusqu’à prendre la tête de la République soviétique d’Ouzbékistan en 1989. A l’indépendance, en 1991, il parvient finalement à se maintenir au pouvoir.
Le numéro un ouzbek s’emploie aussitôt à éliminer tous ses opposants. Certes, la transition de ce pays d’Asie centrale vers l’économie de marché se déroule sans trop de heurts. Mais les détracteurs d’Islam Karimov lui reprochent d’avoir laissé une élite corrompue s’emparer de tous les leviers du pouvoir. Son règne sera ponctué d’élections truquées et d’arrestations arbitraires. L’ONU a régulièrement dénoncé l’usage de la torture dans les prisons ouzbèkes.
Le quart de siècle qui vient de s’écouler a été marqué en Ouzbékistan par de longs mandats présidentiels, après des victoires écrasantes sur des concurrents de faible notoriété. Le tout sur fond de participation présentée comme massive à chaque fois qu’une élection était organisée. Ainsi, Islam Karimov avait été réélu une troisième fois à la tête de l’Ouzbékistan pour cinq ans de plus en mars 2015, avec plus de 90 % des voix.
Avant cela, le président avait été mis au ban de la communauté internationale après un massacre de manifestants. En 2005 à Andijan, les autorités avaient en effet ouvert le feu sur des milliers de personnes. Selon une évaluation de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), entre 300 et 500 personnes avaient été tuées ce jour-là.
Une succession difficile en vue
Comme dans toute dictature ayan marqué son pays au fer rouge, la question de la succession se pose et l’on peu craindre pour la stabilité apparente maintenue grâce à une féroce répression de l’opposition.
Deux impétrants probables parmi la liste des candidats potentiels : Chavkat Mirzioïev, dernier Premier ministre du président Kadirov, et Roustam Azimov, son vice-Premier ministre. Ils sont considérés comme des rivaux et seraient auraient engagé une lutte discrète avant même l’annonce de la mort du dictateur ouzbek.
RFI/Le Temps
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