Gouvernement: Quels  »opposants » tomberont dans la trappe de Faure?

Les spéculations vont bon train sur la nomination d’un nouveau Premier ministre et la formation d’un nouveau gouvernement. La tension consécutive à la tenue de l’élection présidentielle du 25 avril se dissipe. Au sein des partisans du régime que chez les opposants, l’expectative semble la même, dans un pays où la vie politique ressemble à un long fleuve tranquille.

Des rumeurs bien distillées

Le pouvoir prend plaisir à entretenir le flou. Depuis la proclamation des résultats litigieux et la prestation de serment du président réélu – d’après les résultats officiels – aucune communication officielle n’est faite autour des orientations stratégiques du chef de l’Etat. La démission du Premier ministre le 22 Mai, présentée comme une tradition républicaine répond plutôt à une sorte de coup de boutoir. Ahoomey-Zunu n’a pas encore été remplacé et Faure Gnassingbé n’a pas été investi président. On annonce une prochaine rencontre avec la presse nationale.

On peut comprendre que dans un pays si politiquement polarisé où le président est généralement bien informé sur l’état d’esprit de la population, à défaut d’un changement véritable, on joue avec le temps pour maintenir un certain intérêt dans le jeu politique.

A la recherche de nouvelles têtes

Il n’est pas exclu que de nouveaux personnages apparaissent dans le futur gouvernement ou qu’un grand inconnu en prenne la commande. Alors que Gilchrist Olympio et son UFC, isolés, tentent de s’accrocher à leur accord avec Faure Gnassingbé, de nouveaux candidats sont à la porte. OBUTS d’Agbeyomé Kodjo et CPP de Francis Ekon sont de ceux-là. Mais ces petits caïmans ne sont pas du goût de Faure Gnassingbé.

Pour qui connait le fils d’Eyadema, il essaiera tout pour dégoter un candidat rare capable d’aider le régime à redorer son blason après le scrutin présidentiel chaotique. Cet oiseau rare peut ne pas provenir d’un parti politique, comme ce fut le cas de Houngbo en 2010. Les Togolais exerçant au sein d’institutions international seraient du goût du président. Mais la plupart de ces personnes ne sont pas politiques et beaucoup d’accepterait pas de se compromettre avec un pouvoir décrié.

Avec une classe politique vieillissante, on s’attend aussi à ce que certains personnages de l’opposition franchissent le cap du pouvoir. Certains n’ont pas hésité à faire des appels du pied au régime, au lendemain de la présidentielle. Du côté de l’ANC et du CAR, deux partis représentés à l’Assemblée Nationale, on écarte toute volonté d’entrer au gouvernement.

Il faut admettre qu’en dix ans de pouvoir, Faure Gnassingbé a réussi à réunir autour de lui des Togolais de plusieurs origines. Sa stratégie a permis d’affaiblir l’opposition traditionnelle pendant que des voies s’élèvent de plus en plus en dehors des partis politiques pour réclamer le changement démocratique par l’alternance à la tête du pays.

K. Agboglati.


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