L’équipementier en télécoms finlandais Nokia a annoncé mardi 3 septembre qu’il allait céder son activité téléphones portables au groupe informatique américain Microsoft pour un prix total de 5,44 milliards d’euros (7,2 milliards de dollars). Selon un communiqué publié séparément par Microsoft, le prix payé se décompose en 3,79 milliards d’euros pour l’activité téléphones portables et en 1,65 milliard pour obtenir le droit d’utilisation des brevets du groupe finlandais. Selon l’annonce, le gain net de la transaction va être de 3,2 milliards d’euros, un montant « remarquablement relutif [accroissant le gain par action] » pour les actionnaires de Nokia.
L’ancien numéro un mondial des téléphones portables va désormais concentrer son activité sur les services et les réseaux, une décision qualifiée de « meilleur chemin pour aller de l’avant, à la fois pour Nokia et ses actionnaires », selon le président de Nokia Risto Siilasmaa, cité dans un communiqué.
La transaction devrait être finalisée au premier trimestre 2014, après accord des actionnaires et des autorités de régulation. Quelque 32 000 employés de Nokia passeront chez Microsoft, dont environ 4 700 pour la seule Finlande.
En août Nokia avait finalisé le rachat des 50 % de Nokia Siemens Networks, spécialisé dans les réseaux haut-débit, détenus jusqu’ici par l’industriel allemand Siemens, afin de développer cette activité, désormais considérée comme vitale.
UNE PART DE MARCHÉ QUI N’A FAIT QUE S’ÉRODER
La mainmise du groupe Microsoft, déjà associé à Nokia depuis 2011 à qui il fournit le système d’exploitation de son dernier smartphone, le Lumia, concerne environ la moitié du chiffre d’affaires du groupe finlandais, soit près de 15 milliards d’euros.
Cette annonce intervient aussi après l’annonce du départ, l’année prochaine, de Steve Ballmer, le patron de Microsoft. Celui-ci a raté le tournant des appareils mobiles et des réseaux sociaux, dominés par Samsung, Apple, Facebook et Google. Le groupe finlandais a également annoncé le départ de son directeur général Stephen Elop, qui sera remplacé temporairement par M. Siilasmaa. Stephen Elop, un Canadien recruté en 2010 par Nokia chez Microsoft, deviendra vice-président de Nokia en charge des terminaux et des services, avant de rejoindre le groupe américain une fois le rapprochement opéré. L’opération doit être approuvée par les actionnaires du groupe finlandais et les autorités réglementaires. Stephen Elop est considéré comme l’un des favoris pour la succession de Steve Balmer à la tête du géant du logiciel.
Accumulant les pertes, Nokia a pris du retard au moment où l’américain Apple lançait avec un succès retentissant l’iPhone, suivi par d’autres fabricants de smartphones comme le sud-coréen Samsung. Depuis, la part de marché du finlandais n’a fait que s’éroder, au point que l’ancien numéro un mondial des téléphones portables a surtout dû compter sur des téléphones bas de gamme, sans connexion à Internet, pour survivre.
En savoir plus sur Le Temps
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Laisser un commentaire