Les Chambres africaines extraordinaires ont confirmé ce 27 avrril à Dakar, la condamnation à vie pour Hissène Habré à Dakar pour crimes contre l’humanité.
Impitoyable. Il faut être impitoyable pour les dirigeants africains assassins de leurs peuples. Ce matin 27 avril à Dakar, les Chambres africaines extraordinaires, qui avaient jugé l’ex-dictateur tchadien Hissène Habré, ont confirmé en appel sa condamnation à la perpétuité. Le verdict du premier jugement a été prononcé en mai 2016, pour « crimes de guerre », « crimes contre l’humanité » et « crimes de torture », pour avoir occasionné durant son règne entre 1982 et 1990 l’assassinat de 40.000 de ces concitoyens. Le verdict a été annoncé à son absence.
C’est la première fois qu’une juridiction panafricaine juge un ancien chef d’Etat pour crimes contre l’humanité. Le premier, le Libérien Charles Taylor, avait été condamné par un tribunal pénal international.
C’est une décision satisfaisante pour les associations des droits de l’homme et des victimes tchadiennes, fers de lance de ce combat pour que justice soit rendue et que le despote stalinien paie pour ces crimes.
L’impunité était garantie pour Hissène Habré au regard des réticences de la justice sénégalaise par-devers laquelle les plaintes avaient été déposées.
On se souviendra que cette justice a été rendue à l’instigation de l’Union Européenne, qui a poussé voire financé les Chambres africaines extraordinaires (CAE), chambres ad hoc créées en vertu d’un accord entre l’Union africaine (UA) et le Sénégal, où M. Habré s’était réfugié après son renversement en décembre 1990 par l’actuel président tchadien Idriss Déby Itno.
Cette condamnation n’est par contre qu’une première étape pour éradiquer l’impunité des dirigeants africains, psychopathes endurcis qui traînent sur leur parcours des fosses communes pleines de cadavres.
Les CAE constituent néanmoins la preuve que la volonté politique suffit pour régler cette question de l’impunité des dirigeants africains violateurs des droits de l’homme. L’Union Africaine, surtout l’Afrique du Sud, a tendance à protéger certains dirigeants africains dans le collimateur de la Cour pénale internationale.
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