Insécurité : L’inventaire à la Prévert du général Yark Damehame

Le général de division Yark Damehame est ministre en charge de la Sécurité et de la Protection civile. Une trop lourde charge pour le général-ministre si préoccupé de sa mission qu’il en viendrait à confondre les genres ?

Tel que relayé par la presse, son rapport statistique sur l’état général de la sécurité dans le pays, pour les six derniers mois, suscite la perplexité alors que la criminalité par les armes à feu devient angoissante pour les Loméens et certaines villes de l’intérieur du Togo.

Tenez cette liste !

  • 40 cas de braquage pour 4 morts, 18 blessés et une somme totale de 142 millions ;
  • 31 cas de vols à mains armées dont 27 mis à exécution et 4 déjoués, avec 6 blessés et 4 millions emportés ;
  •  61 cas d’assassinat (8 dans le golfe) dont 6 tentatives,  8 cambriolages 6 conflits communautaires
  •  382 361 litres de carburant saisis auprès de 164 voitures et 41 motos, et 3 personnes arrêtées dans le cadre de l’opération entonnoir ;
  • 3 636 kg de stimulants saisis avec une forte quantité de cannabis, 10,17 kg de Tramadols (antalgique dont la commercialisation est interdite, NDLR).
  • 9812 kg de médicaments illicites ;
  • 55 morts  par noyade dont 27 dans la région maritime ;
  • 141 découvertes de cadavres dont 91 dans la région maritime ;
  • 50 cas de suicide dont 41 par pendaison ;
  • 6 morts par foudre ;

De quoi parle-t-on au juste ? On en perd son latin avec un tel gloubi-boulga thématique sur l’insécurité. Comment le service de la statistique du ministère définit-il la sécurité, l’insécurité, la délinquance ? De quelle catégorie de la délinquance ou de l’insécurité relève le suicide ? Les cas de morts par noyade sont-ils accidentels ou criminels ? Quelle définition  donne-t-on exactement à l’insécurité routière ? Fait-elle aussi partie de la délinquance ?

gloubi-boulga thématique

Vu l’ampleur de la confusion des genres, on s’étonne moins que la sécurité échappe totalement au contrôle du ministère.

Par contre, on aimerait un peu plus de rigueur dans le traitement de l’insécurité et la délinquance, que le général-ministre demande à ses services de revoir profondément  la confection des fiches thématiques.

Par exemple,  que les fiches thématiques se classent par homicides, coups et blessures volontaires, violences sexuelles, atteintes aux biens  avec violence contre personne (vols avec arme, et vols violents sans arme), atteintes aux biens sans violence contre personne (vols sans violence contre les personnes, cambriolages, destructions et dégradations volontaire).

L’insécurité routière ne faisant partie de la délinquance, ne devrait-on pas lui réserver un traitement plus approprié ?

La sécurité est primordiale dans le développement économique d’une nation. Aussi, à l’heure où le gouvernement vend à tout vent son Programme national de développement (PND), le général-ministre Yark Damehame devrait montrer un peu plus de sérieux en ne mélangeant pas les fiches thématiques.

Et qu’on ne vienne pas nous faire accroire que la Sécurité et la Protection civile, les attributions dévolues à ce ministère, commandent un tel mélange des rôles. Dans ce cas, qu’on change sa dénomination en ministère des suicides. Le général de division Yark Damehame, ministre des Pendus. Un joli titre qui vaudrait sûrement mieux que tous les breloques qui pendent à son kaki !

A propos Komi Dovlovi 1019 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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