Le Ghana face aux démons sécessionnistes

Les prouesses que réalise le Ghana dans divers domaines ne cachent pas pour autant ses clivages internes. La police a annoncé avoir arrêté ce lundi huit (08) hommes soupçonnés d’être des séparatistes.

Selon la version officielle, huit(08) hommes voulaient déclarer l’indépendance de la région orientale du Ghana sous le nom de « Togoland occidental ». Ils avaient prévu mettre en exécution leur projet demain (Ndrl, ce jeudi). Mais ils sont arrêtés en possession de documents accablants.

« Nous avons appris que le groupe se réunissait pour finaliser les dispositions visant à déclarer l’indépendante de cette partie du pays, qu’ils veulent appeler Togoland occidental », a déclaré David Eklu, porte-parole de la police. Il a ajouté que les accusés étaient en « possession de projets de Constitution et d’hymne national ».  Selon la police ghanéenne, les indépendantistes font partie de « Homeland Study Group Foundation (HGSF), un groupe qui disposerait d’un bras armé.

Toutefois, les sécessionnistes, qui n’étaient pas à leur première, se défendent. Le porte-parole du groupe, George Nyakpo, a condamné ces arrestations. « Nous sommes des pacifistes, on ne doit pas nous prendre pour des fauteurs de troubles », s’est-il défendu. Mais il y a trois ans (2017), des leaders du mouvement indépendantiste avaient été arrêtés. Les autorités ghanéennes les avaient prévenus de ne pas s’engager dans des voies subversives.

Les raisons de la colère

Au Ghana, « Volta region » abrite des contestations latentes. C’est un terreau aux actes attentatoires à la cohésion nationale. Cette partie du Ghana s’estime lésée par les politiques ghanéens. Pour les indépendantistes, leur région ne connaît pas le développement auquel elle s’attend. Ils ont l’impression d’être une partie exclue des politiques d’urbanisation. Et pourtant, leurs voix comptent lors des joutes électorales. Les promesses ne sont jamais au rendez-vous. Une frustration qui nourrit les idées séparatistes

Cependant, cette partie « exclue » des plans de développement du Ghana trouverait sa source dans l’histoire. Après la défaite de l’Allemagne à l’issue de la 1ère guerre mondiale, la France et la Grande Bretagne se sont partagées les colonies allemandes. Une partie du Togo est allée au Bénin tandis que l’autre est revenue au Ghana. Cet héritage colonial dont les contours ne sont pas totalement élucidés, serait à la base du manque de volonté des autorités ghanéennes d’urbaniser et de développer véritablement la région. Certains croient savoir la crainte d’une rétrocession au Togo. Ce qui justifierait selon eux, l’abandon de cette région par le pouvoir central ghanéen.

EKLOU de Badj

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