Dodji Apevon: « la Coalition est un horizon indépassable »

En passant sur Radio Victoire lundi 18 mars dernier, le président des FDR, Dodji Apevon, réalise une opération de communication qui pourrait faire un grand bien à la Coalition des 14, au moment où elle bat de l’aile, à cause de la mauvaise gestion du service après-vente des législatives du 20 décembre.  

Le temps revient sur quelques grandes lignes de cette sortie médiatique, qui a le mérite d’édifier l’opinion sur l’état de la Coalition des 14 partis de l’opposition.

La Coalition étouffe-t-elle le travail des partis sur le terrain ?

« Nous avons voulu et nous avons recherché fortement l’action unitaire mais ça ne veut pas dire que les partis sont fondus dans la Coalition, déclare le président des FDR. «Je dirai même que, pour que la coalition soit forte, nous avons dit que les partis doivent mener des actions sur le terrain et à être plus forts », a-t-il continué.

Pour M Apevon, la force de la C14 réside dans la forte implantation des partis à la base. «  Plus les partis sont forts, plus la coalition [est d’autant] forte.  [C’est ainsi que ] les militants, les citoyens ordinaires viennent justement gonfler les rangs de la Coalition. Donc si Nous sommes 14 partis politiques, par rapports aux échéances prochaines, plus nous sommes structurés,  implantés par des actions de terrain, plus la Coalition est forte. »

Le travail de mobilisation des partis surpris par la démarche du PNP

Comme un clin d’œil au reproche fait à de nombreux partis de ne pas mobiliser assez, l’ancien président du CAR, et ex-député de Lomé, convient que de nombreux  partis ont été pris de court par l’ampleur des manifestations du 19 août 2017 déclenchées par le PNP (Parti national panafricain).

« Quand nous avons créé notre parti, nous avons commencé des actions véritables sur le terrain, il y a un certain nombre d’actions de terrain étaient planifiées quand les grands mouvements – [le déclenchement du 19 août, NDLR]-  ont commencé et, – nous ne dirons pas que nous avons abandonné le projet, mais nous avons mis notre cœur véritablement dans la coalition,  nous croyons profondément- ce n’est pas un discours politique-, la conviction profonde que nous avons aux FDR, c’est que dans le climat actuel , face à la situation actuelle, face à ceux qui nous gouvernent, face à leur comportement, nous ne pouvons rien faire, sans union de l’opposition », a déclaré, M. Apevon.

Surpris également par la mobilisation du PNP, le groupe des six, première tentative de regroupement de l’opposition à l’issue de la présidentielle 2015, a préféré rejoindre le grand rassemblement de l’opposition, suite à l’appel au secours de Tikpi Atchadam à Jean-Pierre Fabre, président de l’ANC.

Le groupe des Six (FDR, Parti des Togolais, Togo Autrement, Addi, Santé du Peuple, Les Démocrates), avaient entamé des négociations avec l’ANC en vue d’une vaste coalition. Cette Coalition, selon le Parti des Togolais, devait débuter son travail de mobilisation sur le terrain en octobre 2017, soit trois mois après le déclenchement de la crise le 19 août.

La Coalition est un horizon indépassable

Abondant dans le sens contraire de certains de ses camarades de la Coalition, pour M. Apevon, l’action individualiste partisane est sans avenir. « Nous l’avons expérimenté- l’action individualiste partisane- pendant des années. Nous avons privilégié les actions de partis par rapports aux actions de groupe, et [ on a connu que des échecs]», a-t-il indiqué.

 « Jusqu’à la preuve du contraire, rien ne peut nous faire changer d’avis, d’orientation par rapport à la situation », affirmant ainsi que l’opposition ne peut pas faire l’économie d’une union. Pour M. Apevon, seule l’union de l’opposition « face à ceux qui [nous] gouvernent », crée les conditions de l’alternance. Les partis ne peuvent pas réussir dans leur individualité dans l’environnement actuel caractérisé par l’absence des réformes normatives sur le plan électoral.  « Lorsque l’environnement n’est pas propice, vous avez beau gesticulé- vos partis, respectivement, le résultat sera le même », a-t-il conclu.

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A propos Tony Feda 134 Articles
Journaliste indépendant. Ancien Fellow de l'Akademie Schloss Solitude (Stuttgart, Allemagne), Tony FEDA s’intéresse à la sociologie, la culture- ses domaines de prédilection sont la littérature et les arts de la scène du Togo. A travaillé pour plusieurs journaux dont Le Temps, Notre Librairie. www.culturessud.com. Depuis août 2018, s'inspirant de Robert Park et de Bourdieu, il entame sur son blog www.afrocites.wordpress.com des projets sur des thèmes concernant la ville.

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