Un journaliste mozambicain emprisonné depuis deux mois dans le nord du pays, en proie à une violente insurrection islamiste, se trouve dans une « situation critique » alors qu’il est privé de traitement médical, a dénoncé mardi Amnesty International.
L’organisation de défense des droits de l’homme affirme avoir reçu des informations « fiables » selon lesquelles Amade Abubacar souffre de problèmes de santé, notamment de « maux de tête constants et de diarrhée ».
Le 25 janvier, des représentants de l’Association des avocats du Mozambique lui ont rendu visite en prison. Le journaliste a expliqué avoir été « maltraité par des militaires », avoir subi des agressions physiques et avoir été contraint de dormir les mains menottées, selon un communiqué d’Amnesty International publié mardi.
« Il s’est aussi plaint d’être privé de nourriture », ajoute l’organisation, précisant que le journaliste est détenu dans une cellule « bondée » et s’est vu refuser la visite des membres de sa famille.
Amnesty « s’inquiète qu’Amade ait besoin d’une attention médicale urgente et ne reçoive pas les soins nécessaires ». Le journaliste est dans une « situation critique », prévient l’organisation qui dénonce son « traitement cruel et inhumain » qui pourrait s’apparenter à de la « torture ».
« Amade dépérit en prison pour avoir simplement fait son travail », a dénoncé Deprose Muchena, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique australe. « Sa détention était un affront à la liberté de la presse et désormais les autorités semblent décidées à aggraver cette injustice choquante en le gardant en détention », a-t-il ajouté.
Amade Abubacar, qui travaille pour une radio locale (Rádio e Televisao Comunitária Nacedje de Macomia), a été interpellé le 5 janvier par la police alors qu’il interrogeait les habitants d’un village attaqué par des islamistes. Le Temps avec AFP
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