Trente sept magistrats accusés de corruption au Burkina

La gangrène n’est pas que régionale mais se généralise : corruption des magistrats. Au Burkina on dénonce le « monnayage » des services de ceux-ci.

Trente-sept magistrats burkinabè ont été accusés de « monnayage » de leurs services, selon un communiqué publié le 07 juillet par la commission d’enquête du Conseil Supérieur de la magistrature, dans le cadre de la lutte contre la corruption.

C’est la première fois que des magistrats sont officiellement accusés de corruption au Burkina Faso, même si des médias locaux ont régulièrement dénoncé des cas de corruption.

La commission pointe notamment du doigt le « monnayage de la programmation des dossiers (…) de la liberté provisoire » et du « recouvrement de sommes d’argent dans les cabinets d’instruction et dans les sous-unités de police judiciaire (…) avant toute décision ».

A l’issue de l’examen de « 51 dossiers » et l’audition de « 233 personnes – magistrats, greffiers, avocats, acteurs de la police judiciaire, journalistes, acteurs de la société civile -, la commission d’enquête a conclu à l’existence de manquement à l’éthique et à la déontologie dans 29 dossiers et impliquant 37 magistrats principalement, et incidemment trois avocats, cinq greffiers, quatre Officiers de Police Judiciaire et Auxiliaires de Police Judiciaire de la gendarmerie nationale », écrit son président Mazombé Jean Kondé.

« La plupart des manquements relevés contre les magistrats ont été facilités par des avocats, des greffiers, des GSP (Garde de sécurité pénitentiaire) », poursuit le texte.

Les magistrats ont « profité de leur position pour extorquer des fonds à des justiciables, ou pour se faire corrompre », a expliqué à l’AFP une source judiciaire sous couvert d’anonymat.

Selon la commission d’enquête, « les suites disciplinaires relèvent de la compétence du Conseil supérieur de la Magistrature dans sa composition plénière ».

Élu en novembre 2015, le président Roch Marc Christian Kaboré avait, lors de sa campagne électorale, fait de la lutte contre la corruption une priorité de son mandat.

Le Temps avec AFP

A propos Emilie ORONG 960 Articles
Emilie Orong est une passionnée de l'écriture. Elle a rejoint L'Equipe Le Temps en 2015. Couvre l'actualité nationale en tous genre et a un regard pointu sur l'actualité africaine.

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