Amnesty International déplore l’usage arbitraire et excessif de la force à Mango

Le 08 décembre dernier quand le Ministre Agbétomey Kokouvi des droits de l’homme estimait que la situation des droits de l’Homme a connu des «avancées» au Togo, la ville de Mango enterrait l’un de ses fils cinquantenaire fauché par l’agression physique dont il a été victime lors des manifestations pacifiques pour s’opposer à l’initiative de la relance d’une aire protégée dans la région.
Concernant justement le déroulé des évènements à Mango, l’Ong de défense des droits humains, Amnesty International écrit ce 11 décembre dans un communiqué de presse rendu public que « les forces de sécurité togolaises ont tiré à bout portant et battu des personnes non armées, en tuant deux et en blessant 87 autres, y compris des femmes enceintes, au cours de représailles sur les habitants de Mango » les 26 et 27 novembre derniers. Mango n’avait connu de manifestations du genre de son histoire.
Sur le bilan des deux manifestations, Amnesty écrit que «entre le 6 et le 7 novembre, cinq personnes ont été tuées». Amnesty déplore 8 morts dont le dernier « un homme d’une cinquantaine d’années succombé à ses blessures le 6 décembre après avoir été frappé à coups de bâtons par les ‘bérets rouges’ pendant l’intervention du 27 novembre ».

La torture refait surface
Il a fallu Mango pour nous remémorer les vieux démons de la pratique de la torture. Là où le Garde des Sceaux saluait l’adoption du nouveau code pénal par le parlement togolais, le 2 novembre dernier, code qu’on dit avoir « domestiqué les conventions de Genève relatives au droit international humanitaire et la convention contre la torture ou d’autres traitements cruels inhumains et dégradants», Amnesty explique avec détails, qu’à la mort du commissaire tué par la foule à Mango, des dix personnes ayant été arrêtées, trois sont encore en détention et « plusieurs d’entre elles ont été victimes de mauvais traitements au moment de leur arrestation. Un des détenus rencontré à Dapaong[…] portait des plaies ouvertes au niveau du dos, des poignets, de la main et des bras ».
Torture
François Patuel, chercheur à Amnesty international, ayant participé à l’enquête sur les évènements de Mango et présent ce matin à la publication du rapport à Lomé, estime que « les responsables de ces mauvais traitements doivent être identifiés et punis » pour allier les mesures pénales aux mesures disciplinaires que la hiérarchie dit avoir entamées contre les auteurs de la répression. Les témoignages de quelques rescapés rapportent que des traitements cruels ont été administrés aux jeunes lors de la manifestation. Ceux-ci, alors qu’ils étaient arrêtés et conduits de la gendarmerie en plein midi dans la cour du préfet de la localité, avaient été contraints à rouler sur place dans la poussière et ensuite de fixer les rayons du soleil. Ceux qui fermaient leurs yeux subissaient la bastonnade des hommes en treillis.

Abus dans l’encadrement des manifestations
Mango montre les limites actuelles de l’encadrement des manifestions publiques par les forces. Le recours aux forces de troisième génération est récurrente et excessive. Un préfet militaire paniqué, ne se démarque que rarement de l’usage de la force brute lors des manifestations publiques, d’où la contestation des méthodes du colonel Awaté remplacé par un autre militaire, chef d’escadron de la gendarmerie. Novembre ne marque pas le début des manifestions contre la faune en réhabilitation dans la zone mais le sommet de la répression. En octobre des manifestations pacifiques avaient été autorisées et qui se sont déroulées sans incidents. La situation actuelle est encore tendue. Des huit tués, tous ne sont pas enterrés, les blessés tiennent les centres de santé pour sièges de l’insécurité et les nombreux réfugiés vivent le fantôme là où ils s’y trouvent actuellement.

A propos Colombo KPAKPABIA 1061 Articles
Colombo Kpakpabia est Directeur de publication du journal Le Temps. Il capitalise plus de 20 ans d'expérience dans la presse écrite et audiovisuelle. Colombo axe son travail sur la recherche et l'efficacité. Contact Email: colombock@gmail.com

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