Au Nigéria, Boko Haram cible des dignitaires musulmans

Boko-Haram
Boko Haram vise les acteurs politiques et ne se contente plus de son fief du nord Nigeria

La guerre que livre le mouvement rebelle Boko Haram contre les autorités nigérianes prend une nouvelle tournure. Ces derniers temps, les islamistes extrémistes ont mené plusieurs attaques contre des cibles politiques.

Le mercredi 23 juillet, un double attentat a frappé Kaduna, grande ville du centre du pays, faisant au moins 42 morts, de source policière. La première a visé le convoi de Cheikh Dahiru Bauchi, un dignitaire musulman connu pour ses critiques envers Boko Haram. Ce dernier n’a pas été touché, mais plusieurs de ses proches ont trouvé la mort.

Deux heures plus tard, dans un quartier périphérique de Kaduna, un deuxième attentat a ciblé le chef de l’opposition, l’ancien président Muhammadu Buhari, qui en est lui aussi sorti indemne. Ce musulman, originaire du nord, a dirigé le Nigeria à partir de 1983, à la faveur d’un coup d’État avant d’être renversé par un putsch en 1985. Aujourd’hui âgé de 71 ans, il est le chef de l’opposition au sein du Congrès progressiste (APC), parti qui a le vent en poupe depuis quelques mois, avec le ralliement de plusieurs responsables du parti gouvernemental.

En s’attaquant aux leaders musulmans du nord, Boko Haram veut marquer son territoire et envoyer un message aux responsables politiques originaires du nord. Certains observateurs estiment qu’une victoire de l’opposition dominée par des personnalités du nord du pays serait une voie pour mettre fin aux agissements du mouvement terroristes.

En dépit du soutien dont il bénéficie de la part des grandes puissances étrangères, le gouvernement de Goodluck Jonathan ne parvient pas à combattre efficacement Boko Haram. Ce dernier ne se contente plus de sévir au nord mais s’en prend également aux localités du centre du pays, dont Abuja la capitale qui a été touchée 3 fois en 3 mois.

Sur les six premiers mois de l’année 2014, Boko Haram aurait organisé 95 attaques, tuant plus de 2 000 civils, selon un rapport d’Human Rights Watch, publié à la mi-juillet.

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