Un député dénonce la terreur que sèmerait le préfet de Dankpen

Que se passe-t-il réellement dans le Dankpen ? Un député de l’opposition de la circonscription, est poursuivi pour incitation à la haine raciale (envers les Peuls) et au soulèvement populaire tandis que ce dernier dénonce les exactions du préfet Manganawé Dadja sur les populations civiles. 

Une levée de l’immunité parlementaire du député PDP (Parti démocratique panafricain) de Dankpen, Sambri N’Wankin Targone, est actuellement à l’étude dans une commission parlementaire. La justice poursuivrait le député PDP, coalition Arc-en-ciel, pour le chef d’accusation d’ »Appel au soulèvement, à la haine raciale et à la désobéissance civile ». On accuse le Procureur de la République accuserait le député d’incitation à la haine raciale contre les bouviers peuls. C’est la période de transhumance des pasteurs peuls, à la recherche de points d’eau et de pâturage pour leurs animaux; et ce phénomène saisonnier entraîne régulièrement des heurts entre populations sédentaires rurales et les éleveurs. Les paysans accusent les bêtes de destruction des cultures.

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Le député Sambri N’Wankin Targone dénonce une machination fabriquée « de toutes pièces » par le préfet de Dankpen, Maganawé Dadja, qui voudrait le punir pour avoir enlevé 1 siège sur 2 dans une circonscription considérée comme le fief du pouvoir.

Lors de son intervention sur Radio Kanal FM, M. Sambri N’Wankin Targone a déclaré que:

Le préfet a tout manigancé. Il veut me salir et faire condamner un opposant qui a remporté un siège dans une partie du pays toujours présentée comme acquise au pouvoir.

Le député à son tour accuse le préfet d’orchestrer la terreur sur les populations civiles de la préfecture. Le préfet aurait ainsi « donné des excréments » à certains détenus de l’affaire. Il porte des accusations graves contre le représentant du pouvoir central:

Ceux qui refusent sont tapés et laissés pour  morts. Les autres sont donc obligés de puiser les excréments et de les verser dans la bouche. Après, on leur donne de l’eau pour accompagner. En cas de vomissements, ils sont obligés de recommencer,  sous les coups de fouets.

Les relations entre les éleveurs nomades, quelquefois venus du Niger, et les populations locales ont toujours été tendues, quelque soit la géographie du territoire. Parfois, on constate des agressions de la part des populations locales, qui soupçonnent les autorités préfectorales et judiciaires d’être à la solde des éleveurs. Ce qui augmente encore la méfiance des populations rurales à l’égard des éleveurs transhumants.

Le ministère de l’élevage, de l’agriculture et de la pêche, a pris des mesures pour juguler le phénomène. Une période d’ouverture et de fermeture  de la transhumance a été prise, par exemple, sans qu’on sache si elle est en mesure de mettre fin aux difficiles rapports entre les bouviers et les autochtones.

 

A propos Komi Dovlovi 1013 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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