Centrafrique: La violence monte, l’espoir s’éloigne

L’élection de la nouvelle présidente Cathérine Samba-Panza le mois dernier avait fait naitre de l’espoir quant au retour de la paix en République Centrafricaine. Mais au fil des jours, les nouvelles qui proviennent de Bangui et du reste du pays font craindre le pire. 

Lynchés, attaqués, chassés, considérés comme des collaborateurs de la Seleka, les musulmans de Bangui tentent par milliers de gagner le Cameroun et le Tchad voisins. Hommes, femmes et enfants fuient les persécutions, escortés par les soldats tchadiens et les Français de Sangaris qui, pourtant, ne parviennent pas à éviter les exactions. Les militaires centrafricains laissent faire, et parfois même participent aux violences.criseenrca

Selon Radio Fance Internationale (RFI) l’exode des musulmans de la capitale centrafricaine s’est poursuivi ce samedi avec un nouveau vol de rapatriement vers Ndjamena. Depuis la fin décembre, ils sont 17 000 à avoir fui vers le Cameroun, 52 000 vers le Tchad.Si au début ils partaient par leurs propres moyens, aujourd’hui ils peuvent bénéficier des convois de camions organisés par l’armée tchadienne qui les amènent à la frontière, ou des vols vers Ndjamena, affrétés par le gouvernement tchadien et par l’Organisation internationale des migrations.

Aujourd’hui, la situation empire dans l’ensemble du pays. Dans les villes de l’ouest et du nord-ouest, il y a un déchaînement de violence avec un schéma qui se répète sans cesse. Les ex-Séléka pratiquent la politique de la terre brûlée en remontant vers le Tchad ou en se dirigeant vers leurs fiefs de l’est du pays, ce qui pousse les populations chrétiennes à fuir en brousse. Peu après, les anti-Balaka [milices chrétiennes] arrivent et ciblent essentiellement les membres de la minorité musulmane, ce qui provoque un exode massif vers le Tchad et le Cameroun.

Les efforts de la communauté internationale et des pays de la sous-région d’Afrique centrale ne semblent pas suffisants pour venir à bout de la violence. Le Tchad pays voisin et très impliqué dans la récente crise est désigné comme une des sources principales de l’instabilité. Mais le régime de Déby Itno lui-même aux prises avec moult contradictions interne ne se montre pas capable de contribuer à la pacification de la RCA. La vague de déplacements dans le pays et le caractère intereligieux de cette crise ne sont pas de nature à faite espérer un dénouement rapide.

Le Temps

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