Présidentielle 2015 : Le Gouvernement doit ouvrir le dialogue

On se rappelle les conditions d’extrême instabilité qui ont prévalu à l’organisation l’année dernière des élections législatives. Alors que la classe politique togolaise n’avait pas parachevé les réformes convenues dans l’Accord de Ouagadougou, l’approche de la présidentielle 2015 et tout ce que cela comporte comme risque doit interpeller les autorités.Le Président et son Premier Ministre

Depuis l’ouverture politique à la fin des années 90, c’est la sixième fois que les Togolais seront appelés à voter pour élire le Président de la République. Trois de ces scrutins étaient organisés sous feu le Général Eyadema, alors que Faure Gnassingbé s’en est adjugé deux. Les opposants au régime qui semblent conscients du fait que les conditions actuelles ne sont pas favorables à la tenue d’élections démocratiques, pacifiques et transparentes, ne semblent pas encore trouver les voies pour obliger les autorités gouvernementales à dialoguer.

2015 est dans toutes les têtes. Au niveau du régime RPT/UNIR, on est résigné à conduire le processus électoral dans les mêmes conditions que les législatives passées. Autour de Faure, personne ne veut entendre parler de réforme de la CENI, de la Cour Constitutionnelle et encore moins du scrutin à deux tours (NDLR : la constitution a été révisée en 2002 pour ramener le scrutin à un tour, au lieu des deux précédemment). Ce point est pourtant au centre de la stratégie que fourbit l’opposition dite radicale. Au fur et à mesure que les échéances approchent, les adversaires du régime vont recourir à des moyens de pressions divers pour exiger la révision constitutionnelle. Un chef de parti nous a d’ailleurs confié que l’opposition pourrait exiger un référendum pour ramener le mandat présidentiel à deux. Mais le pouvoir suivra-t-il ?

Ce n’est pas la première fois qu’un processus électoral s’annonce dans un tel flou au Togo. Mais la détermination des opposants pourrait cette fois-ci produire plus d’effet, si tant est que l’environnement sous régional contraint la communauté internationale à s’impliquer de manière plus incisive.

L’idéal, si l’on fait foi aux intentions exprimées ces derniers mois par le chef de l’Etat de pacifier le jeu politique, serait qu’un dialogue inclusif s’ouvre maintenant, et qu’un compromis soit trouvé sur les questions qui divisent, en vue de préserver la paix et renforcer la démocratisation au Togo.

La Rédaction

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