Libre circulation: Rackets, prélèvements illicites aux postes frontaliers du Togo

Un rapport d’une ONG révèle des pratiques anormales aux postes frontaliers du Togo : insécurité, prélèvements, extorsions… entravent la libre circulation.

« L’étude de référence sur les « pratiques anormales » empêchant la mise en œuvre effective du protocole de la CEDEAO sur la libre circulation des personnes et des biens aux postes frontaliers Togo-Bénin, Togo-Ghana et Togo-Burkina-Faso » est rendue publique.

Cette étude est commanditée par le Groupe de réflexion et d’action Femme, Démocratie et Développement (GF2D) en partenariat avec l’Organisation internationale des migrations (OIM), la CEDEAO et l’Union Européenne (UE).

Pour le GF2D, il est question de promouvoir une « citoyenneté communautaire à travers la sensibilisation… et la lutte contre les tracasseries aux postes frontaliers du Togo».

L’enquête réalisée aux postes frontaliers limitrophes du Togo est une contribution à la libre circulation et la fluidité des échanges dans notre espace communautaire.

La collecte des données s’est déroulée du 25 juin au 15 juillet 2017 et a permis de toucher 288 usagers des frontières Togo-Bénin, Togo-Ghana et Togo-Burkina.

Des faits et des chiffres

64,6% des enquêtés disent que les frontières ne sont pas des lieux de sécurité, 58,3% affirment avoir été victimes ou témoins de violences aux frontières et les femmes sont les plus exposées.

Le rapport note que les « pratiques anormales » à ces trois postes frontaliers sont des extorsions de fonds, des barrages illicites, des dessaisies de marchandises, des prélèvements illicites, des rackets systématiques, des retards dans le transport des marchandises, des harcèlements de tout genre et parfois des violences physiques.

Constat général de l’enquête

« La mission constate que le chemin vers l’instauration parfaite de la libre circulation des personnes et des biens tel que souhaité est encore long. Car dans la sous-région, les pays peinent à traduire dans les faits la question d’établissement du passeport de la CEDEAO qui reste un des outils essentiels dans la marche vers cet idéal communautaire. De plus, la méconnaissance des acteurs communautaires du contenu du protocole relatif à la libre circulation des personnes et des biens constitue un obstacle à surmonter »

Recommandations pour la libre circulation

L’étude recommande aux différents acteurs l’organisation des sessions de formations techniques et administratives, ainsi que des campagnes de sensibilisation et d’éducation sur les droits et obligations des citoyens de la communauté; la prise de dispositions pour ratifier la convention des Nations Unies relative à la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles. Les parties prenantes sont invitées à harmoniser la législation nationale conformément aux dispositions du protocole de la CEDEAO sur la libre circulation des personnes et des biens ; à organiser des contrôles visant à sanctionner les fonctionnaires indélicats qui profitent de l’ignorance des populations pour organiser la corruption, les blocages et l’érection anarchique de barrières sur les routes.

Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Yark Damehame, participant à la restitution, a relevé que la volonté exprimée par les chefs d’Etat en 1979 en adoptant le protocole de la libre circulation des personnes « est battue en brèche au quotidien par les comportements déviants empreints de tracasseries, de rackets et d’humiliations infligés à nos populations de part et d’autre de nos frontières par les personnels de sécurité et des administrations des douanes qui y sont préposés».

A propos Emilie ORONG 960 Articles
Emilie Orong est une passionnée de l'écriture. Elle a rejoint L'Equipe Le Temps en 2015. Couvre l'actualité nationale en tous genre et a un regard pointu sur l'actualité africaine.

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