RDC : Joseph Kabila a signé un contrat de lobbying de 5,6 millions de dollars

Le gouvernement congolais a signé un contrat de 5,6 millions de dollars US avec une société américaine pour plaider la cause de Joseph Kabila auprès du gouvernement Trump.

C’est le journal américain The Hill qui a révélé l’affaire. Selon des documents du département de la justice, la présidence de la République démocratique du Congo (RDC) a signé en décembre dernier un contrat de lobbying de 5.6 millions de dollars US (3.4 milliards CFA)  avec le cabinet Mer Security and Communication Systems.

Basé en Israël, Mer Security and Communication Systems est chargé de plaider la cause des autorités de Kinshasa auprès de l’administration Trump alors que les relations s’étaient considérablement détériorées avec l’ex gouvernement Obama. Le président Obama avait appelé au départ de Joseph Kabila à la fin de son second mandat en décembre dernier.

Le contrat prévoit un voyage d’une mission spéciale congolaise  à Washington pour rencontrer les officiels américains ainsi que des membres du Congrès chargés de la politique africaine.

Joseph Kabila reprend la main

La révélation de ce scandale intervient dans un contexte politique trouble et doublé de violences en RDC. Les manœuvres du président Joseph Kabila ont créé la ruine des accords de transition et de partage de pouvoir signés sous l’égide de la Conférence des églises (CENCO). Lesdits accords devraient aboutir à la formation  d’un gouvernement d’union nationale conduit par un premier ministre issu du Rassemblement (opposition majoritaire) et l’organisation d’élections générales dans un an. Le président Kabila ne devrait pas en principe se présenter pour un nouveau mandat.

Cependant la mort de l’opposant historique Etienne Tsisekedi a créé la zizanie au sein du Rassemblement dont certains cadres acceptent modérément la tutelle de son fils Félix Tsisekedi.

Joseph Kabila reprend la main à travers représailles militaires et corruption par la nomination d’un Premier ministre, Bruno Tsibala, une personnalité issue du Rassemblement. Une décision impopulaire qui a exacerbé l’implosion de l’opposition rendant quasiment impossible l’organisation des élections générales selon l’agenda des accords.

Pendant ce temps, le président Joseph Kabila rabat cyniquement les cartes pour postuler astucieusement à un troisième mandat. Au mépris de son peuple dont il dilapide les ressources pour ripoliner son image de petit despote corrompu, tout en entraînant son pays dans le chaos et la guerre civile.

 

A propos Komi Dovlovi 1013 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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