27 avril: L’ANC célébrera l’indépendance en solo

Naturellement, l’Alliance nationale pour le changement (ANC) ne participera pas aux célébrations nationales du 27 avril, et organise en solo sa propre fête.

Paradoxes. Jean-Pierre Fabre, le président de l’ANC revendique le statut de chef de file de l’opposition mais il ne participera pas aux festivités officielles  de l’indépendance du 27 avril comme l’y oblige la loi. Le dirigeant du plus grand parti de l’opposition n’entend que jouir de ses droits et fait fi des obligations.

Ainsi l’ANC organise solitairement les manifestations du 27 avril. Selon le programme, le 26 avril, le parti prévoit à son siège des « Prestations des groupes artistiques et musicaux » dans l’attente du  « Message à la Nation du Président Jean-Pierre FABRE, Chef de file de l’opposition ». Le 27 avril, un office religieux (culte méthodiste ?) aura lieu de 9 heures à 11heures sous l’apatam.

L’attitude du numéro 1 de l’ANC traduit le malaise voire le paradoxe en ce qui concerne le statut de chef de file de l’opposition. La loi est un piège dans un Togo où l’opposition est muselée et existe une démocratie de façade.

Jean-Pierre Fabre craint donc d’être perçu comme une caution à un régime décrié et anti-démocratique alors qu’il jouit allègrement des avantages pécuniaires et matériels liés à ce statut.

Une situation qui explique le manquement à ses obligations. D’autant plus qu’historiquement, il est dans l’ADN de l’ANC, parti issu de l’UFC, d’avoir ces défiances à l’égard du pouvoir. Lorsqu’il était secrétaire général de l’UFC, ce parti boycottait régulièrement les festivités nationales.

Colloque sur la problématique de l’alternance en Afrique

Comme pour faire un pied de nez aux célébrations officielles, l’ANC organise un colloque sur « la problematique de l’alternance politique en Afrique » à Lomé, histoire de déplacer le marqueur sur le déni de démocratie du régime Faure Gnassingbé. Le verrouillage des institutions de la République à la solde du clan au pouvoir soutenu par une armée pléthorique, clanique et tribale, rend impossible toute alternance au pouvoir par les urnes.

Le colloque aura lieu du 28 avril  au 29 avril à l’ERICANAH GUEST HOUSE de Lomé. Le professeur des universités, Albert Bourgi et le journaliste et enseignant, Francis Kpatindé participent à ce colloque.

Le colloque se décline sur différents thématiques comme suit:  « Libre accès aux médias et égalité des chances pendant les compétitions électorales en Afrique »,  » Contribution des Confessions Religieuses dans le processus de démocratisation du Continent », « La communauté internationale et l’alternance politique en Afrique », « Le rôle de l’armée dans les processus de démocratisation en Afrique ». 

Un premier colloque organisé sur un thème similaire en 2016 avait connu un petit flop à cause de l’absence de certains invités.

L’organisation de ce colloque  témoigne peut-être de la tectonique des lignes dans un parti considéré comme  léthargique au niveau de la réflexion. Car l’alternance concerne aussi l’ANC et son leader. Difficile de comprendre le défaut d’accountabilité chez  Jean-Pierre Fabre et ses lieutenants malgré les multiples revers  électoraux et les fautes politiques au lourd passif de l’ANC.

 Enfin pour un vrai colloque, n’est-il pas l’heure d’en organiser un sur les armées en Afrique ?

A propos Komi Dovlovi 1013 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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