Le calme revenu à Lomé, des manifestations d’élèves à Kara

Les forces de l'ordre devant la morgue du CHU Sylvanus Olympio

24 heures après les violentes manifestations à Lomé, le calme revient mais l’intérieur du pays est aussi en ébullition à cause de la grève des enseignants.

Un mort et un blessé par balles au niveau de l’échangeur d’Agoè, un bus municipal brûlé ainsi que d’autres importants dégâts matériels. Voici le bilan des soubresauts sociaux qui ont secoué la capitale le 28 février dernier, suite à la seconde hausse en l’espace d’un mois du prix des produits pétroliers.

Lomé retrouve son calme, malgré des inquiétudes quant à la reprise des manifestations dans la journée. Sur le réseau social whatsapp circulait un appel à continuer les manifestations ce mercredi.

Cependant la présence des éléments des forces de l’ordre à de nombreux carrefours stratégiques des artères de la capitale et de sa banlieue dissuadent pour l’instant toute reprise des manifestations.

Si vous voulez retirer le corps, on vous arrose de gaz

Du grabuge autour du corps du manifestant tué hier par balles pendant la manifestation à Agoé. Les forces de l’ordre armés du matériel anti-émeute sont intervenus ce matin à la Morgue du CHU Sylvanus Olympio pour s’opposer au transport du corps du jeune Alabi Nadjinoudine. Le corps était dans une bière, recouvert d’un drapeau togolais d’un pagne et d’un drapeau togolais.

De confession musulmane, les parents auraient demandé la permission au ministre de la Sécurité Yark Damehane pour procéder à une rapide inhumation selon les rites musulmans. Mais la police leur a intimé l’ordre de « partir ». « Si vous voulez retirer le corps, on vous arrose [de gaz lacrymogènes] », selon la déclaration d’un parent à Radio Liberté FM.

Plusieurs centaines de jeunes, le front ceint d’un bandeau rouge, était présents pour récupérer le corps. Ils prennent pour un martyr Alabi Nadjinoudine.

Le corps d’Alabi Nadjinoudine

Néanmoins, le refus des autorités s’expliquerait par le risque d’une nouvelle manifestation, en témoigne la forte présence des jeunes du quartier populaire d’Agoè-Zongo.

La famille n’a toujours pas reçu l’autorisation d’inhumation, retour de tout le monde à Agoe-Zongo, où l’on constate une forte présence des forces de l’ordre.

Manifestations à Kara et Atakpame

En revanche, certaines manifestations d’élèves à l’intérieur du pays, à cause de la grève des enseignants, viennent rappeler que le contexte social particulièrement explosif que vit le Togo.

A Kara, les forces de l’ordre ont encadré ce matin une manifestations d’élèves de l’enseignement public réclamant le retour effectif des enseignants dans les classes pour reprendre les cours « non faits ». Le même mouvement d’élèves a été constaté à Atakpame, principale ville de la Région des Plateaux, et à Dapaong.

Les enseignants sont en grève à l’initiative de la Coordination des syndicats de l’éducation du Togo (CSET) et de la FESEN.

Les cours sont boycottés dans la plupart des écoles publiques du pays.

 

A propos Komi Dovlovi 1013 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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