Dapaong: La police disperse une manifestation d’élèves du public

Ce matin à Dapaong, les forces de l’ordre ont dispersé par des tirs de gaz lacrymogène une manifestation d’élèves revendiquant la reprise des cours.

La chienit dans la savane. Blocage de routes par les élèves. Tirs de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre. Dapaong, la capitale de la Région de la Savane- 650 kms de Lomé, est en ébullition ce matin à cause d’une manifestation des élèves des cours publics.

Ces derniers réclament la reprise de nombreux cours considérés par les enseignants grévistes comme achevés pendant les périodes de grève. Il s’agit du fameux « Noter Bien » selon lequel « les cours de la periode de grève sont considerés comme faits puisque l’autorité fait des précomptes sur les salaires pour cause de grève« , déclare un enseignant de lycée au journal Le Temps.

A Mango, ville un peu plus au sud de Dapaong, le Lycée d’enseignement technique et professionel (LETP) connaît quelques agitations depuis ce matin. Pour les mêmes causes. L’administration essaie de calmer le jeu, a également déclaré un enseignant au journal Le Temps.  Se tient actuellement une réunion de crise entre le LETP et les enseignants grévistes.

Deux élèves tués en Dapaong en 2013

La Coordination des syndicats de l’éducation au Togo (CSET) a quitté  les pourparlers entre gouvernement et acteurs de l’éducation nationale pour protester contre le refus du pouvoir de satisfaire la plate-forme de revendication des syndicats. La plate-forme porte essentiellement sur les primes d’incitation à la fonction d’enseignant. Elle a lancé une grève de trois jours la semaine dernière. Laquelle grève est reconductible cette semaine.

La Fédération des syndicats de l’éducation nationale (FESEN) lui a emboîté le pas avec l’annonce d’une grève de trois jours du 1er au 3 mars.

Les représentants du gouvernement (les ministres de la Fonction publique et de l’Enseignement) ont déclaré que le gouvernement n’est pas en mesure de prendre ces engagements financiers, à la veille d’une mission du FMI. La question du statut particulier de l’enseignant a aussi été relégueé aux calendes grecques.

Résultat: les syndicats sont à cran et veulent relancer la grève. L’école togolaise connaît de fortes perturbations depuis le début de la rentrée le 17 octobre dernier.

Selon les syndicats, à défaut du statut particulier, le gouvernement doit satisfaire les revendications quant aux primes de salissure et de nuit.

En 2013, une manifestation dans la Région de la savane a entraîné la mort par balles de deux élèves. Jusqu’à présent, la lumière n’a pas été faite sur le décès de ces deux élèves.

Retard

D’après les renseignements, les grèves à répétition ont eu des conséquences néfastes sur le suivi de programmes.

« Par rapport au programme, il faut vraiment reconnaitre qu’on n’a pas avancé. Je peux dire que c’est 1/3 des programmes qui est excuté. D’abord l’année scolaire a connu un retard de 3 semaines. A ce retard s’ajoutent  toutes ces grèves qui ne laissent pas envisager une bonne année scolaire pour les élèves. Malheureusement ,c’est dans ces conditions les examens seront organisés et l’autorité fera gonfler les taux de réussite pour flatter les parents alors qu’en réalité les enfants sont niveau« , a déclaré un enseignant au Temps.

 

A propos Komi Dovlovi 1013 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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