Média : Amnesty International condamne la HAAC

Amnesty International juge disproportionné le retrait des fréquences radioélectriques et les considère comme  une nouvelle attaque contre la liberté d’expression au Togo.

Le retrait des fréquences radioélectriques à la chaîne de télévision LCF et radio  City FM, propriétés du groupe Sud Média, hier 6 février par la Haac, suscite une vague d’indignation dans les milieux des droits de l’homme.

Dans un communiqué rendu publique sur son site, Amnesty International condamné sévèrement le retrait des fréquences et le juge disproportionné par rapport aux faits reprochés aux deux organes appartenant au groupe Sud Média.

« Ce retrait unilatéral des fréquences radioélectriques constitue une sanction disproportionnellement lourde au vu des faits reprochés et marque une nouvelle attaque contre la liberté d’expression au Togo», a déclaré François Patuel, chercheur d’Amnesty International sur l’Afrique de l’Ouest francophone.

Amnesty International considère l’escalade dans la violation des droits de l’homme et la liberté d’expression au Togo. Le Togo est dans une logique de musellement de la presse, constate l’influente organisation des droits de l’homme.

Lors du dernier Examen périodique universel (EPU) en octobre 2016, le Togo a rejeté la plupart des recommandations visant à protéger et à promouvoir la liberté d’expression, en particulier celles demandant la dépénalisation de la diffamation et de l’outrage au chef de l’Etat et aux personnalités publiques.

En 2013, la HAAC a fermé plusieurs médias, dont la radio Légende FM, au motif qu’elle diffusait de fausses informations dans le contexte des élections législatives, souligne le communiqué.

Les organisations de la presse togolaises dénoncent l’attitude de la HAAC

Même son de cloche au sein des organisations de presse au Togo. Dans un communiqué, l’UJIT, le CONAPP, et l’OTM, demandent à la HAAC de revenir sa décision.

L’OTM, le CONAPP et  l’UJIT condamnent  cette décision qui réduit l’espace de liberté et porte atteinte à la pluralité ainsi qu’à la diversité du paysage médiatique togolais, indique le communiqué.

Aussi demandent-elles le report de la décision de la HAAC,  l’ouverture immédiate « sans délai » de négociations pour la résolution du problème.

Une autre organisation de la presse, l’URATEL dénonce elle l’arbitraire de la décision en dépit des preuves témoignant en faveur du groupe Sud Média en ce qui concernant le respect des formalités concernant l’autorisation d’exploitation et le paiement des redevances.

L’affaire divise la HAAC elle-même. Un de ces membres, Komi Zeus Aziadouvo, venant de la presse privée, a interpellé la Cour Suprême pour qu’elle s’autosaisisse de la violation de la liberté d’expression par la Haac.

Pitang Tchalla reste également isolé dans cette affaire. Porteur de valise du président de la République, distributeur en chef des cadeaux en espèces sonnantes et trébuchantes de Faure Gnassingbé aux journalistes de la presse privée, Pitang Tchalla n’a reçu aucun soutien de la part des journalistes bénéficaires des libéralités du chef de l’Etat. Il leur a pourtant partagé des enveloppes contenant quatre cent mille CFA en guise de cadeau du chef de l’Etat pour bien fêter les fêtes de fin d’année 2016.

 

 

A propos Komi Dovlovi 1013 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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