Média: LCF et City fermées dans les prochains jours ?

Lors d’une conférence de presse ce 2 février, le président de la HAAC a annoncé la fermeture de certains média, dont LCF, dans les tout prochains jours.

«Je ne sais pas ce que les autres institutions diront de la décision que nous prendrons… Je ne pense pas que ce soit la première télévision… Avant de parvenir à des arrangements et autres, il faut d’abord appliquer la loi »,  a déclaré Pitang Tchalla, le président de la HAAC au cours de la conférence de presse.

« Les textes sont là, il faut les appliquer », a encore ajouté Pitang Tchalla sur un ton assez martial et triomphal, comme s’il voulait faire payer à la presse son comportement dans le scandale des  » enveloppes de 400.000 francs »

Plusieurs organes– une télé et plusieurs radios- sont concernés par le coup de menton du Président de la HAAC. Les média en question n’auraient pas rempli les obligations statutaires vis-à-vis de la HAAC et de l’ARTP (Autorité de la réglementation des secteurs des postes et télécommunications).

La Haac avait initialement menacé ces organes de retrait de leurs fréquences s’ils ne procèdent pas au renouvellement des licences.

Les dossiers de LCF et City FM mystérieusement disparus

Le dossier le plus important est celui du groupe Sud Média, propriétaire des radio et télé City FM et LCF (La Chaîne du Futur). Sud Média affirme être en règle avec la Haac, ce que dément Pitang Tchalla. Pour gage de sa bonne foi, Sud Média a reconstitué le dossier avec des copies. Mais le président de la Haac affirme toujours ne pas avoir vu les dossiers.

« Nous sommes à jour. C’est la Haac qui se mélange les pédales », a déclaré Luc Abaki, le directeur de Sud Média, joint au téléphone par notre Rédaction.

 Y a-t-il une volonté délibérée de réduire au silence Sud Média ? Le groupe est dit proche de Pascal Akoussoulèlou Bodjona, ancien N°2 du régime, banni et renvoyé à l’opposition après avoir passé plusieurs mois en détention dans le cadre d’une sombre affaire d’escroquerie jamais élucidée.

Volonté délibérée de museler la presse ?

Le directeur du groupe Sud Média, Luc Abaki ne décolère pas devant l’attitude « incompréhensible » de la Haac. Les organes du groupe sont réputés critiques à l’égard du pouvoir et accessibles à l’opposition togolaise.

Est-ce une raison suffisante pour le fermer ?

La Haac me fait croire qu’à la création de la chaîne de télévision LCF et City FM, nous  n’avions pas fait le dépôt régulier de dossier à la Haac.

Or, justement, j’ai des éléments contraires qui indiquent à suffisance que c’est la Haac elle-même qui a demandé l’assignation de fréquence au groupe Sud Média.

Et l’ARTP a envoyé aussi un courrier à la Haac pour lui dire que les fréquences sont disponibles à notre bénéfice. A partir du moment où la HAAC s’engage dans un processus pareil, c’est qu’elle assume.

Et maintenant, on nous a dit qu’on n’avait pas de dossier. Pourtant, un dossier a été déposé en 2012, payé, ils n’ont jamais donné de suite. Un autre dossier a été déposé en 2015, sans suite. Ils reviennent à la case de départ pour dire qu’on n’avait pas de dossier.

J’ai les reçus d’achat  d’appel d’offre de l’Artp, les lettres qui indiquent que le processus a été regulier, affirme Luc Abaki.

Cependant, le président de la HAAC, Pitang Tchalla, ancien ministre, cacique du régime, n’en démord pas. Il entend retirer les fréquences à LCF et City FM d’ici le 5 février, en dépit des déclarations du groupe Sud Média.

En principe, il appartient plutôt à l’ARTP de procéder au retrait des fréquences et non la Haac.

A propos Omaboe Akpovi 1101 Articles
Journaliste Reporter, 7 ans d'expérience. Couvre l'actualité nationale et les reportages sociaux, culturels, ainsi que les événements de la la société civile. Passionné de lecture et des médias sociaux.

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