Le gouvernement institue un groupe de travail pour l’éducation

Le Premier ministre Selom Klassou a institué un Groupe de travail censé solutionner les problèmes et désamorcer la grève dans le secteur éducation.

Une réunion  sur le secteur éducatif rassemblant ses acteurs a eu lieu le 19 janvier dernier à la Primature, à l’instigation du Premier ministre Selom Klassou. La rencontre est appelée officiellement « Groupe de travail ».

L’idée d’un tel groupe viendrait du chef de  l’Etat, qui a instruit son Premier ministre sans initiatives à créer « un cadre inclusif et élargi » de réflexion sur l’avenir du système éducatif où tous les acteurs concernés pourront débattre dans le respect mutuel à travers des échanges ouverts ».

L’objectif de ce dialogue est de trouver les «propositions idoines et les préoccupations des enseignants et celles du gouvernement et qui soient traitées de façon globale afin de garantir les acquis du secteur éducatif et de relever les nouveaux défis ».

Mais le Premier ministre a tenu à souligner que pour le Chef de l’Etat, «  le but est de maintenir dans notre pays un climat de paix sociale, facteur de développement. »

Quels sont les participants au dialogue ?

Le Groupe de travail est constitué « des centrales syndicales et des fédérations de syndicats siégeant au Cadre permanent de Concertation (CPC), des représentants des parents d’élèves, ceux des enseignements confessionnels et privés, de la Coalition nationale pour l’éducation pour tous et des partenaires techniques et financiers du Togo comme l’UNICEF, la Banque Mondiale et l’Agence Française de Développement», selon le communiqué.

Les ministres des Enseignements primaires et secondaires et de la Formation professionnelle, le Pr Komi Tchakpele et son collègue de la Fonction publique, du Travail et de la Réforme administrative, Gilbert Bawara, sont aussi membres du groupe.

Il s’agit d’un patchwork où on retrouve tout le monde et n’importe qui pour parler de :

  • Infrastructures scolaires ;
  • Réformes de l’enseignement ;
  • Programme scolaire ;
  • Salaires et primes des enseignants ;
  • L’enseignement confessionnel et privé.

Alors que l’on attend depuis 1991 l’organisation des Etats généraux de l’éducation, il est difficile de croire que ce groupe de travail n’est pas un « cadre de plus ».

Le Groupe de travail remplace-t-il les autres initiatives  du secteur de l’éducation  ?  

Apparemment non, selon le communiqué du gouvernement.  « Le Groupe de travail » ne substitue pas non plus aux autres cadres et initiatives qui existaient. Le Groupe de travail sur le secteur éducatif est « un cadre pragmatique et non de formalisme », a affirmé le chef du gouvernement.

En revanche, difficile de comprendre que le Groupe de travail ne remplace pas les autres cadres puisque son élargissement même aux syndicats et aux écoles confessionnelles et privées constitue la preuve que le gouvernement veut mettre à plat la question de l’éducation au Togo. Une ouverture qui pourrait conduire à noyer les revendications d’ordre salarial dans un gloubi-boulga indigeste.

Quid de la grève des enseignants ?

L’institution de ce Groupe de travail intervient dans un contexte de la relance des grèves des enseignants du public. Les syndicats enseignants rassemblés dans la Coordination des syndicats de l’éducation du Togo, ont lancé trois jours de grève du 18 au 20 janvier, un mouvement « reconductible si aucune solution n’est trouvée ». Une grève massivement suivie par les enseignants.

Sans conteste, l’instruction du chef de l’Etat pour cette « initiative » du Premier ministre fait écho à cette grève.  Le Premier ministre a demandé au « Groupe de travail » d’insister sur les acquis, histoire de rappeler que le gouvernement a déjà assez fait sur les revendications des syndicats.

Le Groupe de Travail doit « communiquer davantage sur ce qui a été déjà fait en faveur de ce secteur afin de savoir « d’où nous sommes partis ; quelle est la trajectoire prise ; où on est arrivé et où nous voulons aller », a déclaré le Premier ministre.

Une position qui ne plaira pas forcément aux enseignants pour qui la satisfaction des primes est incontournable.

Décidément, ce n’est pas demain  la fin du bras de fer entre syndicats et gouvernement. Et l’éducation s’enfonce un peu plus.

A propos Omaboe Akpovi 1101 Articles
Journaliste Reporter, 7 ans d'expérience. Couvre l'actualité nationale et les reportages sociaux, culturels, ainsi que les événements de la la société civile. Passionné de lecture et des médias sociaux.

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