Gambie: Une Cour suprême fantôme pour Yahya Jammeh

La Cour suprême de Gambie doit statuer sur un recours en annulation de la présidentielle, mais les juges seraient absents du territoire.

La cour suprême de Gambie doit statuer ce mardi sur le recours en annulation de la présidentielle du 1er décembre 2016 sur demande du Président sortant Yahya Jammeh. Problème : Les juges censés siéger sont pour le moment introuvables à Banjul.

La Cour suprême est présidée par un juge nigérian, Emmanuel Fagbenle. Un halo de mystère entoure la composition de cette institution où siégeraient cinq juges nigérians et sierra-léonais. Mais ces derniers ont refusé de siéger et ne seraient jamais arrivés dans la capitale gambienne. La Cour suprême de Gambie est composée de 9 juges.
Dans ces conditions, difficile de savoir si l’audience aura lieu ce 10 janvier.
Autre inquiétude : la question de la neutralité de l’institution. La plupart des juges ont été nommés par Yahya Jammeh après la proclamation des résultats.
« Mais qui donc accepterait le verdict d’une Cour créée illégalement pour simplement prolonger des lois dictatoriales ? », s’indigne une coalition de l’opposition en exil.
Nouvelle mission de paix de la CEDEAO

Mission de la CEDEAO

Hier lundi, une réunion des présidents nigérian, libérien, sénégalais et l’ex-président du Ghana, John Mahama (médiateur adjoint) à Abuja s’est penchée sur la crise gambienne. A l’issue de la réunion, il a été décidé d’envoyer une mission de la CEDEAO demain mercredi.
Ce sera la deuxième mission de la CEDEAO ; une précédente avait demandé au sergent-président de quitter le pouvoir au terme de son mandat le 19 janvier prochain.
Le Sénégal et la CEDEAO menacent d’intervenir militairement si le président Yahya Jammeh refuse de céder pacifiquement le pouvoir.

Inquiétude dans les chancelleries occidentales

La probabilité d’une intervention militaire est de plus en plus plausible. D’où les mises en garde des chancelleries occidentales à leurs ressortissants pour quitter ou ne pas effectuer de voyage en Gambie.

Par exemple, «Le Département d’Etat des Etats-Unis met en garde les citoyens américains contre les déplacements en Gambie en raison du risque de troubles civils et de violences dans un proche avenir», alerte le département d’Etat américain sur le site web de l’ambassade des USA en Gambie.

La CEDEAO est déjà intervenue militairement dans plusieurs pays d’Afrique occidentale par le passé.

A propos Komi Dovlovi 1013 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

Laisser un commentaire

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*