Le CAP 2015 sonne la mobilisation populaire

Marche du CAP 2015 (Archives)

Le CAP 2015 entamera une tournée nationale de  sensibilisation sur la crise politique en vue d’une mobilisation populaire contre le pouvoir de Faure Gnassingbe.

Au regard de l’enlisement de la crise togolaise et du refus d’une alternance par le pouvoir, Le Combat pour une alternance politique en 2015 (CAP 2015), une coalition de certains partis de l’opposition, veut relancer la lutte populaire contre le régime. L’annonce a été faite au cours d’un meeting tenu dans la mi-journée à la plage de Lomé, ce samedi 20 août. Le CAP 2015 entamera donc une tournée de sensibilisation à l’intérieur du pays à partir de ce mois d’août. La tournée débutera ce mois d’août à partir de Dapaong, capitale de la Région de  la Savane, extrême nord du pays.

 Au cri de «Il est temps de faire aboutir les aspirations profondes des Togolais !», les leaders du CAP 2015 ont passé en revue de la crise politique,  faite de coups d force sanglants, de « forfaiture », d’ « imposture », de fraudes électorales,  de non-respect des accords politiques, « coups tordus parlementaires ».

Ce meeting intervient d’abord dans le contexte du 10ème anniversaire de l’Accord politique global d’août 2006, lequel, à l’instigation de l’Union Européenne,  «était destiné à instaurer la paix, la sérénité et la cohésion sociale dans notre pays ». Un accord intervenu après la prise du pouvoir par Faure Gnassigbe dans un bain de sang ayant fait 400 à 500 morts selon le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.

Mais depuis lors, le régime RPT/UNIR n’a de cesse de fouler au pied l’APG et tous les engagements pris en matière de réformes politiques et électorales, en usant de manœuvres dilatoires : CPDC, CPDC réaménagé, CPDC rénové, TOGOTELECOM 1 et 2, dialogue OCDI, atelier HCCRUN, coups tordus parlementaires, etc., pendant que la dictature se consolide, que l’injustice s’étend, que les inégalités sociales s’amplifient et que la corruption gagne toutes les sphères de l’administration publique, dans un contexte d’impunité et de violation intempestive des droits et libertés des citoyens, dénonce le CAP 2015 dans un tract dont Le Temps a eu copie.

 

Le meeting intervient également dans un contexte politique national sur fond de scandales politico-financiers, évasions fiscales en tout genre avec la bienveillance des autorités, détournement de fonds, enrichissement ostentatoire d’une classe dirigeante bénéficiant de toute impunité. Ce qui suscite le mécontentement social, des appels à la démission du Gouvernement sur les réseaux sociaux et dans la presse privée.

Manoeuvres électoralistes ?

Le CAP 2015 dont l’ANC, le principal parti d’opposition est la tête de pont, se lance une fois encore dans une lutte populaire qui n’a pas fait ses preuves dans son histoire. Depuis 2010, la politique de la rue a connu un échec retentissant en dépit de la force de la mobilisation surtout en 2012.

La tournée est un test pour le CAP 2015 accusé d’avoir fait échouer lui-même le combat populaire par sa participation à la présidentielle d’avril 2015 créant ainsi la méfiance des populations envers une opposition définitivement installée dans un autre combat : celui de la sauvegarde de ses privilèges.

Le Gouvernement prépare également les élections locales, et on pourrait soupçonner que cette mobilisation n’est qu’une énième manoeuvre électoraliste dont le principal parti de l’opposition s’est longement servi depuis 2010.

Sont membres de CAP 2015, les partis politiques ANC, CDPA, PSR, UDS-TOGO et leurs alliés.

 

A propos Komi Dovlovi 1013 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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