King Mensah pris en flagrant délit de mensonge

Le roi de la musique traditionnelle dément être un groupie de Faure Gnassingbé comme le les réseaux sociaux. En fait, il est l’artiste officiel du régime.

« Je suis neutre en ce qui concerne la campagne », a diffusé via Facebook l’artiste de la musique traditionnelle King Mensah pour nier sa participation à la campagne présidentielle aux côté du président sortant Faure Gnassingbé.

 Accusé sur les réseaux sociaux d’être à la solde du pouvoir, King Mensah est surtout soupçonné d’être le directeur artistique du réseau d’artistes togolais qui chantent pour la campagne du candidat Faure Gnassingbé.

Je me suis toujours promis de ne pas entrer dans la polémique concernant mes actions, mais cette fois-ci, je me dois d’éclairer mes fans.
En effet, une erreur m’a  fait attribuer la direction artistique d’un clip de campagne alors que je n’étais associé ni de près ni de loin à cette action. Je tiens à rassurer mes fans que King Mensah n’affiche aucune position partisane.
Mon parti c’est le Togo que j’essaie de porter haut en toute circonstance. En cette période particulière de notre pays, nous ne pouvons souhaiter que tout se passe dans la paix et la compréhension pour assurer un meilleur avenir à nos enfants.
Que Dieu bénisse le Togo, a écrit le « roi de la musique traditionnelle » sur son mur.

Une sortie qui a déclenché une réaction d’urticaire en chaîne sur le réseau social Facebook, surtout dans les forums togolais. Les intervenants se moquent de l’artiste et l’accusent de mensonge voire de duplicité, le désignant comme « artiste engagé aux côtés du pouvoir ».

Depuis la sortie de ce clip de campagne pour Fraude Gnassingbé, King Mensah n’a fait aucune communication ni engagé aucune procédure judiciaire pour dénoncer et demander la condamnation de ceux qui sont sensés avoir usurpé son identité.
Il a plutôt attendu que les critiques fusent de partout et que l’opinion le vomisse pour son vil business pour enfin trouvé lui-même l’excuse de l’erreur à ses supposés délinquants, écrit Parfait Manu Djafalo, membre du cabinet du Président du Parti des Togolais.

Quant à Akomedi Alagbe, président du forum Think Thank Initiatives, il n’est pas allé par quatre chemins. Il accuse King Mensah de lâcheté en refusant d’assumer son engagement auprès du pouvoir et son appartenance à UNIR.

Moi, je ne comprends pas ces Togolais qui ne veulent pas accepter leur appartenance politique. Si tu es du Rpt Unir, revendique le au lieu de nous berner. Oui il est artiste et peut aller danser et chanter pour un candidat mais depuis que je connais King Messan, il ne fait que chanter et danser pour le Rpt Unir. Il y a des matinée ou j’aime pas qu’on nous prenne pour des cons. Les Togolais doivent apprendre à assumer leurs choix, écrit Akomedi Alagbe.

 

Artiste à la solde du pouvoir

Paru sur la scène au vers la fin des années 1990 et début 2000, King Mensah a été accueilli par le public avec enthousiasme par le public togolais comme le sauveur d’une musique en déclin depuis la disparition de Bella Bello, la seule star togolaise de réputation mondiale. Couronné de deux Koras en Afrique du Sud, le rythme afro-funk chanté chanté en mina ewé a fini par dépasser les frontières du Togo, même s’il peine quelque peu à s’imposer réellement hors d’Afrique.

King Mensah et Bolloré

Cependant, l’artiste formé par la protéiforme artiste d’origine camerounaise Wéréwéré Liking, est en peine d’inspiration depuis son troisième voire son quatrième album, sa musique ne reflétant qu’un compil rébarbatif de la même musique déclinée en des variantes qui ne sont en réalité que des ersatz des premiers opus. Alors que le marché musical national est d’une indigence absolue, que les albums se vendent mal et que les artistes ne vivent que de leurs spectacles,  le King de la musique traditionnelle échoue à percer sur le marché africain voire occidental.

C’est en ce moment que le pouvoir vole en son secours, faisant de lui son artiste. Depuis plusieurs années, King Mensah effectue bon an mal an 6 concerts  programmés plusieurs villes du Japon, notamment à Togo-Cho, à Osaka, à Takarazuka, à Nagoya, à Sendaï et à Tokyo.

Dans le cadre du lancement du Fonds national de la finance inclusive, King Mensah est présent aux cotés du pouvoir, en tournée dans toutes provinces en compagnie de la ministre du Développement à la base, Mme Victoire Sidémeho Dogbe-Tomegah. Le président Faure Gnassingbé allant jusqu’à citer certains morceaux de ses chansons pour illustrer ses propos de campagne.

Il est introduit par le pouvoir auprès des puissants du grand capital. Il est invité à l’Olympia sous les bons offices de « [son] ami » Vincent Bolloré. C’est lui-même qui le précise, la preuve que ce n’est pas grâce à ses mérites.

Concert gratuit contre Parti des Togolais

Artiste du pouvoir, King Mensah est aussi engagé politiquement sinon manipulé. Le 2 août 2014, le pouvoir lui fait appel au pied levé pour saboter le concert gratuit qu’organise le Parti des Togolais  au Stade de Kégué. Alors que rien de tel n’était prévu dans son agenda culturel, et pour la première fois dans son histoire, le ministère de la Communication, des Arts et la Culture et de la Formation civique, organise illico presto au Stade municipal, un « Grand concert pour démarrer les vacances », animé spécialement par King Mensah et des artistes nationaux de, Papou, Master Popa, Toto Patrick, Kossi Apeson, Pundy Cisse, Olibig, Chantre Moutite, l’humoriste Gogoligo.

King Mensau gratuit

Ce n’est pas trop tôt. Dans le cadre de la présidentielle, le PNUD finance une campagne ds artistes togolais de la chanson pour chanter sur le thème de la non-violence. Le chef de file de ces artistes se trouve être King Mensah, quand d’autres artistes togolais réputés pour leur opposition au pouvoir n’ont pas été choisis ou associés à la campagne. Un tel financement n’a pu être possible que grâce au soutien du pouvoir en place.

En réalité, venu d’un milieu pauvre, King Mensah n’a jamais été un artiste proche du peuple. Son répertoire surfe sur la religion, invoque que le secours de Dieu, implore le pardon divin. Ses chansons n’ont jamais évoqué un tantinet la situation malheureuse du Togo ou des pays africains. Il avait commencé avec un éloge à la beauté de la peau noire, peut-être par dénonciation du phénomène de la dépigmentation, mais son discours n’a jamais été politique ou social. Transformé en bourgeois par ses gains, il s’est rapidement rangé du côté du pouvoir quand sa musique connaît un déclin.

Le public ne s’est pas trompé. Il y a quelques années, le Stade de Kégué, plus de 30.000 place ne pouvait contenir un concert de fin d’année de King Mensah; l’an passé c’est à peine si 5000 personnes s’étaient déplacées pour le suivre.

King Mensah déclare que son parti est le Togo. C’est archi faux. Il a pris le parti d’UNIR contre le peuple.

A propos Komi Dovlovi 1013 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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