Pascal Bodjona met sa machinerie politique en branle

Depuis quelques jours plusieurs manifestations de soutien se déroulent devant le domicile de Pascal Bodjona, l’ancien ministre de la Décentralisation et des collectivités locales, tombé en disgrâce. Les manifestants réclament justice pour l’ancien numéro 2 du régime, justement en butte aux poursuites judiciaires dans une obscure affaire d’escroquerie de plusieurs dizaines millions de dollars sur la personne d’Abbas Youssef, un homme d’affaires émirati.
Le 9 août dernier, les manifestants attendent se constituer en fan club dont plusieurs branches devront s’implanter dans toutes les préfectures du Togo. Les mouvements s’appelleront Jeunesse pour le soutien à Pascal Bodjona (JSBP), par analogie claire à Nouvelle jeunesse pour le soutien au président Faure (NJSPF). L’ancien directeur de cabinet de Faure Gnassingbé n’a pas oublié son passé d’activiste du régime.

Il devient de plus en plus évident que l’ancien activiste du Hacame, très rôdé dans ses genres de montage de mouvements de jeunes savamment manipulés, vient de mettre en branle sa machine politique à l’approche de la présidentielle 2015.

Dans un article, notre confrère Afrikaexpress, proche de l’émirati Abbas Youssef, celui qui réclame la condamnation de Pascal Bodjona, l’ancien ministre aurait des envies de se présenter à la présidentielle 2015. En dépit des menaces judiciaires suspendues comme une épée de Damoclès sur sa tête. Certes, les avocats du ministre ont fait recours devant la Haute Cour de Justice de la CEDEAO, pour invalider la décision de la Cour suprême du Togo, mais avant que la cour communautaire ne se prononce…

PASCAL bodjona

Peut-être un moyen de pression supplémentaire sur le pouvoir ? Nul doute que Pascal Bodjona, dont les avocats sont proches du Collectif Sauvons le Togo, pourrait œuvrer pour aider Jean-Pierre Fabre, le probable candidat de l’opposition au prochain scrutin.

Le 9 août dernier, l’un de ses conseils, Me Jil-Benoit Afangbedji a apprécié la mobilisation du fan club de Bodjona. « Ces jeunes-là ont le droit de s’implanter dans toutes les préfectures. Bojdona n’est pas originaire de Lomé, la mère de Bodjona n’est pas Kabye, c’est une Kotokoli. Moi je les soutiens, je peux même participer à leur sit-in », a déclaré Me Afangbedji.

Désormais encarté à l’opposition, l’ancien ministre pourrait constituer un danger pour le camp du pouvoir. Considéré comme une bête politique, le pouvoir a intérêt à le redouter.

A propos Komi Dovlovi 1013 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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