Enlèvement des lycéennes nigérianes : Le gouvernement savait !

boko haram leadersIl a fallu que la semaine dernière des milliers de femmes nigérianes se mobilisent pour dénoncer la faiblesse du gouvernement fédéral face aux agissements du groupe islamistes Boko Haram et que cette action soit relayée au sein de la communauté internationale pour qu’Abuja commence à bouger. L’accusation que vient de porter l’association de défense des droits de l’homme Amnesty International contre l’armée nigériane ne manquera pas de faire des vagues.

Amnesty International accuse sans détour : l’armée nigériane avait été prévenue de l’attaque du groupe islamiste Boko Haram qui a mené, mi-avril, l’enlèvement de plus de 200 lycéennes. Le gouvernement n’a pris aucune mesure pour l’empêcher.

Dans un communiqué, l’organisation basée à Londres explique que « des témoignages accablants recueillis (…) révèlent que les forces de l’ordre nigérianes n’ont pas réagi aux avertissements qu’elles ont reçus à propos d’une possible attaque armée de Boko Haram contre le pensionnat du lycée public de Chibok ». LONG précise que si l’armée nigériane n’a rien fait, c’est par un manque cruel de moyens humains et matériels. Selon Amnesty International, les 17 soldats (des policiers en réalité, NDLR) basés à Chibok ont été dépassés par les assaillants. Ils ont donc dû battre en retraite et laisser les lycéennes à leur triste sort…

Le gouvernement de Goodluck Jonathan le président du Nigéria n’a pas encore réagi à cette accusation. Celle-ci vient pourtant s’ajouter à de nombreuses accusations qui faisaient état de complicités entre des généraux de l’armée nigériane et le groupe terroriste. Ces hauts gradés feraient affaire avec Boko Haram, dans des trafics d’armes notamment. Des offensives menées dans les Etats du Nord du Nigéria contre le mouvement depuis l’année dernière s’étaient soldées sans résultat.

On voit que le Nigéria n’avait pas mené une vraie lutte contre le groupe islamiste qui menace actuellement l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest. Ce pays est connu pour l’affairisme qui caractérise ses dirigeants, le niveau élevé de la corruption et le rôle obscur de l’armée, d’abord dans le Delta du Niger et maintenant au Nord face à la menace des tueurs qui prétendent agir au nom de l’islam.

Le président Goodluck Jonathan est sérieusement contesté dans son propre parti, alors qu’il tente de négocier un nouveau mandat à la tête du pays. Dans une déclaration faite à Abuja cette semaine, il a lancé un appel à la communauté internationale pour solliciter de l’aide en vue de faire face à la menace de Boko Haram. La situation actuelle n’augure rien de bon, à quelques mois de la tenue de l’élection présidentielle. Mais il est urgent que les autorités nigérianes commencent à faire le ménage à l’intérieur de leur forces de sécurité, car aucune armée venue d’ailleurs ne peut véritablement et durablement faire face à Boko Haram dont les racines sont dans la société nigériane.

K. Agboglati

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