Main basse du groupe Bolloré sur les secteurs-clé de l’économie togolaise

Le groupe Bolloré dispose du Port autonome de Lomé, du train et des rails en construction, et se positionne sur un secteur-clé d’avenir, l’énergie…  disposant ainsi d’un moyen de pression puissant sur le pouvoir et l’Etat. Grosso modo, Bolloré tient le Togo dans ses mains. Faure Gnassingbé et son équipe ont validé un projet qui mettra le pays en était  de sujétion. 

Faure Gnassingbé s’en est vanté, les chaînes de radio et de télé publiques l’ont porté au pinacle. Le 26 avril dernier, à la veille de la fête de l’indépendance, Faure Gnassingbé et Vincent Bolloré ont inauguré  à la gare de Lomé la première rame du train qui assurera la boucle ferroviaire Lomé-Cotonou-Niamey-Ouagadougou-Abidjan. Un projet  destiné à faciliter l’intégration régionale.

Le train togolais, c’est-à-dire le train de Bolloré, est en fait un train d’occasion qui marchera avec un système d’énergie dit « novateur », développé par le même Bolloré. Avec ce système, chaque gare et de nombreux villages disposeront d’une « Blue Zone ».

Il s’agit d’un « ensemble qui est le mélange des moyens de transports avec une révolution technologique qui offre la possibilité de stocker l’énergie solaire et de pouvoir l’utiliser pour fournir de l’énergie », dixit Vincent Bolloré, dans une déclaration rapportée par le site officiel www.republicoftogo.com

Le Train Blueline Togo à la gare de Lomé
Le Train Blueline Togo à la gare de Lomé

Et Bolloré ajoute :

Je tiens à préciser que ce sont les autorités togolaises qui portent le projet, nous le mettons en œuvre. C’est une ambition partagée d’accélérer le développement du Togo qui bénéficie d’importants investissements de notre groupe dans les domaines portuaire et logistique. Nous allons accompagner la compagnie ferroviaire locale, à relancer l’exploitation pour s’inscrire dans le projet de boucle ferroviaire.
A cet égard, la rénovation du chemin du fer pour les togolais est une chose très importante car cela fait plus de 30 ans qu’il y a plus de lignes commerciales.
On a construit la gare, on a acheté les wagons et les locomotives et nous venons d’effectuer les 20 premiers kilomètres.
C’est formidable tout ça ! Mais tout le monde est capable de le faire, il faut mettre de l’argent, de l’énergie et de la persévérance

 

De but en blanc,  au premier regard, Faure Gnassingbé et son gouvernement continue la coûteuse politique des grands travaux de rénovation et de construction des infrastructures dans les secteurs des routes et des transports.

En réalité, à l’analyse, le Togo  se fait rouler dans la farine. Non seulement Bolloré fournit des trains d’occasion marchant avec l’énergie qu’il produit, mais le groupe fait totalement main basse  sur le Togo. Déjà présent dans le maritime en prenant le Port Autonome de Lome (Fret, Manutention et plusieurs services), le groupe fait également vient de prendre le transport ferroviaire et se positionne pour l’avenir sur le secteur clé de l’énergie. Là où le Togo est plus faible.

Contour Global, la centrale électrique marchant au carburant et au gaz,  est non seulement polluante, mais également très coûteuse. Un endettement que le Togo payera pendant 25 années alors que l’efficacité de la centrale n’est pas prouvée, le pays souffrant encore de déficit énergétique que Contour Global était censé satisfaire.

En donnant encore le secteur de l’énergie à Bolloré, Faure Gnassingbé jette le pays mains et pieds liés dans les bras du groupe français.

A propos Komi Dovlovi 1013 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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