Brigitte Adjamagbo Johnson: « On ne peut plus s’aligner comme des moutons derrière un seul candidat dit populaire »

L’opposition doit changer de stratégie et en finir avec les vieux schémas qui nous ont conduits aux échecs successifs connus, a déclaré Mme Adjamagbo Johnson, intervenant au cours d’une émission des auditeurs en Ewé sur Radio Victoire FM.

Mme Adjamagbo Johnson, première secrétaire par intérim de la CDPA, depuis le départ sur la pointe de pieds de Léopold Gnininvi, intervenait au titre de la coalition Arc-en-ciel dont son parti est membre. Elle faisait le rapport du voyage  de prise de contact avec les officiels français effectué par les leaders de la coalition.

Selon la dirigeante socialiste la coalition a une stratégie de rassemblement des partis de l’opposition autour de l’idée d’une candidature unique en vue de la présidentielle 2015.

Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson
Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson, première responsable de la CDPA

Cette idée n’est pas seulement de choisir un candidat unique mais de rassembler les moyens humains et matériels, les ressources à la fois intérieure et extérieure,  en vue de la victoire finale.

L’un des objectifs de cette mobilisation est d’avoir, selon Mme Adjamagbo-Johnson, les 6500 délégués de l’opposition dans tous les  bureaux de vote. Par le passé l’opposition, partie en rangs dispersés aux différentes élections, n’avait pas été à même de fournir des délégués, de vrais militants aguerris et incorruptibles, dans les bureaux de vote.

Certains auditeurs n’ont pas été tendres avec la première responsable de la CDPA et ont voulu savoir pourquoi la coalition Arc-en-ciel ne peut s’aligner derrière « le candidat de l’ANC, candidat choisi par le peuple, chef de file de l’opposition, et candidat unique naturel ». Les auditeurs font référence à Jean-Pierre Fabre, président national de l’ANC, chef de file de l’opposition, candidat virtuel de ce parti à la présidentielle 2015, dont la légitimité est contestée par le reste de l’opposition, hors partis membres de la Coalition Sauvons Le Togo.

Celle qui fut célèbre à la Conférence nationale souveraine pour sa gouaille, a nettement souligné que le temps de s’aligner derrière un candidat naturel est révolu.

Nous avons fait cette expérience par le passé et avons vu là où cela nous a amenés. Nous voulons rompre avec ces idées qui n’ont pas fait leurs preuves, a affirmé Mme Adjamagbo-Johnson.

Elle a ajouté :

On ne peut plus s’aligner comme des moutons derrière un  seul candidat dit populaire. Cette notion de candidat populaire est désormais exclue.

Pour la dirigeante socialiste, le candidat unique doit pouvoir disposer de plusieurs qualités, dont celle de la légitimité populaire mais aussi de rassembleur à la fois des partis de l’opposition et des intérêts du pouvoir.

La stratégie d’une candidature unique de l’opposition était un serpent de mer avant d’être réalité en 2005, quand les leaders de l’opposition ont apporté leur soutien à M. Bob Akitani, vieil homme imposé par Gilchrist Olympio, chef incontesté de l’UFC.

L’ANC parti issu de l’UFC après des querelles de personne, se considère aujourd’hui comme le parti le plus légitime à porter les aspirations du peuple togolais, après avoir obtenu le plus grand nombre de sièges (19) parmi l’opposition.

A propos Komi Dovlovi 1013 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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