Nicolas Lawson évite de justesse d’être lynché par des sympathisants de l’ANC

nicolas_lawson INCENDIENicolas Lawson, le Président du Parti du renouveau et de la Rédemption, a évité de justesse d’être lynché par une foule parmi laquelle se trouvaient  de nombreux chauffeurs de taxi-motos, hier jeudi 13 mars en sortant des locaux de Radio Kanal. Le leader du PRR venait de participer à la très écoutée émission en mina-ewé « Miwoe Nényo », diffusée en direct les Lundi Mardi, Jeudi et Vendredi, de 13h30 à 14h30, par l’animatrice Thérésia Massogna Hunlélé dite Da Dédé.

Les chauffeurs de taxi-motos, probablement des sympathisants de l’ANC, n’ont pas supporté les critiques de M. Nicolas Lawson contre Jean-Pierre Fabre.

Connu pour avoir le verbe haut et un langage acerbe contre l’establishment politique du pouvoir et de l’opposition, ce franc-tireur a porté un jugement critique sur la récente rencontre Fabre-Faure Gnassingbé.

« Qui vous donne l’ordre de parler au nom des togolais, M. Lawson? Est-ce que nous t’avons mandaté pour que tu déclares que Jean -Pierre Fabre n’agit pas suivant nos priorités?« , interrogent les lyncheurs en puissance qui ont encerclé l’homme politique.

M. Lawson n’a eu la vie sauve que grâce à l’intervention dissuasive des employés de Kanal FM.

Ce lynchage raté du président du PRR intervient dans un contexte politico-médiatique particulièrement lourd depuis la rencontre Faure Gnassingbé-Jean-Pierre Fabre. Le 05 mars dernier, le Secrétaire national à la Communication de l’ANC, Eric Dupuy, avait quitté de manière fracassante un  studio  de Kanal FM, après avoir vitupéré les journalistes et la Radio pour des jugements portés contre ce parti.

 Les Togolais se moquent du statut de chef de l’opposition

Les critiques de l’ex-conseiller à la jeunesse du Premier ministre Joseph Kokou Koffigoh pendant la Transition, sont pourtant objectives

« Il ne sert à rien de se prévaloir de titre ronflant de chef de file de l’opposition », souligne M. Lawson,  » avant d’ajouter que « …ce n’est pas ce que veulent les Togolais  » .

Et il enfonce le clou.  » Aujourd’hui, si le chef de l’état se moque de l’opposition, c’est à cause de lui [Jean-Pierre Fabre] », accuse l’ancien candidat à la présidentielle, peu content de la rencontre Jean-Pierre Fabre-Faure Gnassingbé. Laquelle rencontre a donné du chef de l’Etat une image positive sur la scène internationale, selon M. Lawson, comme si les succès diplomatiques du régime togolais datent de la rencontre du 05 mars.

« Faure Gnassingbé en recevant Fabre envoie un message d’ouverture au monde entier alors que ce n’est pas le cas », souligne l’opposant politique qui met accuse Fabre d’avoir fait une opération de communication.

 » …au CPDC rénové, nous nous sommes battus pour avoir les reformes essentielles…. A cause de l’ego de certains qui ont refusé de reconnaître les fruits positifs de nos travaux, le chef de l’état a mis tout au placard et aujourd’hui, ils reviennent demander des discussions sur le même sujet avec leur soi-disant titre de chef de file de l’opposition….Ce n’est pas le titre, ce que veulent les Togolais. Ils veulent vivre, manger trois fois par jour » a ajouté Jean Nicolas Lawson.

Le président du PRR a effectivement participé au CPDC-Rénové au titre de son parti. Les discussions du CPDC-Rénové ont donné à certaines propositions de réformes constitutionnelles et institutionnelles, reconnues par certains partis politiques comme des avancées.

L’ANC et les partis membres du FRAC ont refusé de participer à ces discussions qui ont eu lieu en 2011 et 2012. A cause de la non-participation de certains partis de l’opposition aux discussions dans le cadre du CPDC-Rénové, les propositions obtenues n’ont jamais été soumises à l’Assemblée nationales. Cependant, des voix s’élèvent au sein de l’opposition pour que les travaux du Cadre Politique de Dialogue et de Concertation Rénové (CPDC-Rénové) soient pris en compte au sein d’un cadre « élargi » à ceux qui n’avaient pas participé aux travaux.

A propos Komi Dovlovi 1013 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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