Occupation des trottoirs et des rues de Lomé : le grand ménage a comméncé!

Les délégations spéciales de la ville de Lomé et de la préfecture du Golfe ont lancé leur offensive contre les occupants des trottoirs et des rues de Lomé. Une opération de destruction des constructions de fortune aux abords des routes et sur les trottoirs en vue de commercer a eu lieu ce 20 février. Des hangars, baraques, couvertures, étalages, et autres ont été détruits dans les quartiers Amoutivé (autour du marché) et une partie d’Adidogomé.
Les occupants et vendeurs ambulants des trottoirs avaient jusqu’au 15 février 2014 pour dégager leur occupation respective. Jeudi très tôt les tractations ont démarré et l’effervescence était perceptible au sein de l’état-major des deux délégations quelques heures avant le démarrage de l’opération : « ce sont des occupations anarchiques des rues par des gens qui n’ont aucun papier leur donnant l’autorisation d’être là à obstruer les rues mais aussi à les salir ». Les autorités veulent lutter contre l’encombrement des rues nouvellement construites mais arguent aussi que ces hangars et baraques constituent des refuges et des points d’opération de vols, viols et de braquages contre de paisibles citoyens la nuit tombée. Ce qui aussi est aberrant c’est la mise en location des alentours de maisons par les propriétaires aux occupants. Ils arrondissent leurs fins de mois en faisant payer les commerçants qui n’ont pu avoir de la place dans les marchés institutionnels.
Le président de la délégation spéciale de la préfecture du Golfe, M. AGBOKA Kossi, est suffisamment remonté contre ce qu’il appelle « l’indiscipline et le non respect de l’autorité » pour dénoncer le comportement de quelques citoyens vis-à-vis des décisions de la Mairie. Il est vrai ces occupants sont très désagréables envers les piétons et autres usagers de la route. En tout cas plusieurs actes de communication ont été posés depuis la fin de l’année 2013 jusqu’en février dernier (communiqués radiodiffusés et campagne de sensibilisation de proximité) pour demander aux occupants des trottoirs de dégager avant la descente des agents de salubrité publique au plus tard le 15 février 2014. Apparemment les messages sont tombés dans des oreilles rugueuses parce que rien ne s’est déplacé, ni n’a changé de ce qui existait avant. Aucun trottoir ni abords des rues n’est laissé au hasard ; chaque côté des rues goudronnées ou aménagées de Lomé et des environs est mis à profit pour s’installer.OLYMPUS DIGITAL CAMERA
Avec la volonté de donner son éclat à la ville de Lomé, capitale du Togo, il urge que la mairie veuille chercher à mobiliser des ressources nécessaires pour maintenir les infrastructures actuelles dans un état durable. C’est obligatoire pour exécuter les politiques publiques et offrir de nouveaux services. Les occupants actuels obstruent les rues certes (face aux piétons et aux sapeurs de se frayer la route) mais ils contribuent à l’économie nationale. Ils ont fui la pauvreté ambiante, mais n’ayant pas des capacités pour se conformer aux interminables et coûteuses conditions de création d’entreprise, ils se réfugient dans la rue et s’installent à leur compte. La mairie ne doit pas seulement les renvoyer mais il faut composer avec eux, devoir les recaser de façon formelle, libérer la pratique et faire le ménage. Il ya tout de même un bémol dans les propos au niveau des délégations spéciales : ceux qui en feront la demande seront autorisés à s’installer mais pas sur les trottoirs !
KPAKPABIA

A propos Colombo KPAKPABIA 1061 Articles
Colombo Kpakpabia est Directeur de publication du journal Le Temps. Il capitalise plus de 20 ans d'expérience dans la presse écrite et audiovisuelle. Colombo axe son travail sur la recherche et l'efficacité. Contact Email: colombock@gmail.com

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